Les membres de l'Assemblée populaire ont clôturé, hier, le débat sur la déclaration de politique générale du Chef du gouvernement par les interventions des sept présidents des groupes parlementaires. Les présidents des groupes parlementaires ont abordé, lors de leurs interventions, les questions d'actualité sur lesquelles s'est penché le gouvernement, en particulier le dialogue avec les ârchs et la prise en charge des sinistrés de la catastrophe naturelle qui a touché plusieurs régions du pays et précisément la capitale. A ce propos, le président du groupe parlementaire des indépendants, M.Nouredine Fkair indiquera que la catastrophe qui a touché le pays témoigne de l'insuffisance des moyens des collectivités locales, doublée par les erreurs répétées des citoyens qui ne cherchaient en fait qu'à trouver où s'abriter. M.Fkair signale qu'il est temps que le gouvernement prenne en charge les problèmes socio-économiques et culturels des citoyens tout en saluant les efforts de l'actuel gouvernement à résorber les problèmes de chômage, de logement et du sécuritaire. De son côté, le FFS, par le biais de son député M.Malek Saad Ali, s'interroge sur la possibilité de réaliser une relance économique quand la paix n'est pas installée et que l'Algérie demeure un pays à risque. Le député du FFS affirme qu'il ne peut y avoir relance économique si les prix du pétrole continuent à chuter, sachant que le tiers des 525 milliards de dinars de la relance est consacré aux sinistrés des inondations du 10 novembre. Le député Malek Saad Ali constate un déficit important dans le plan du gouvernement Benflis en particulier dans le domaine social puisque le chômage a atteint 32% dont 78% ne dépassent pas 30 ans. L'élu du parti d'Aït Ahmed conclut son intervention par le volet sécuritaire, indiquant que l'Etat a choisi la solution du tout sécuritaire à la place d'une option politique et ce, après l'échec constaté de la concorde civile. Par ailleurs, le président du groupe parlementaire du RCD a mis l'accent sur l'échec du gouvernement dans la gestion politique et économique du pays. A ce sujet, M. Mira dira: «Votre rapport confine au bilan comptable où tout au mieux à un catalogue d'intentions et de promesses teintées d'électoralisme.» Il ajoute que «la profusion des chiffres alignés ne peut masquer la réalité du terrain qui contredit déjà les prévisions». Un avis que ne partage pas M.Mohamed Douibi, président du groupe parlementaire du mouvement Ennahda. Il estime que le bilan du Chef du gouvernement comporte tout de même des points positifs. Des points, allant dans le sens, selon lui, de la politique de la concorde civile et la concrétisation de la réconciliation nationale. Pour M.Douibi, les efforts du gouvernement ont permis au pays d'entamer une relance économique tant souhaitée. De son côté, le MSP, par le biais de son président du groupe parlementaire, M.Abdelkrim Dahmane, s'interroge sur l'absence d'un véritable climat politique à même de faire avancer les choses dans le pays. M. Dahmane estime que, malgré la bonne volonté du gouvernement, il reste encore plusieurs thèmes aussi importants qu'utiles qui méritent d'être pris en charge. Il s'agit notamment de la loi sur l'organisation administrative, la politique de l'éducation nationale, la loi régissant les lois financières, la loi sur le foncier agricole, et surtout la politique nationale sur la privatisation et la gestion des structures publiques. Autant de thèmes chers au MSP et traduisant, selon lui, une véritable relance économique et sociale. Enfin, du côté du FLN et du RND, on a choisi d'adopter un discours commun qui salue les efforts entrepris par le gouvernement dans l'ouverture du dialogue sincère et franc avec les ârchs et ce, afin d'éviter de faire plonger le pays dans la division et l'instabilité politique. Pour Abbas Mekhalif et Nouredine Terbag, respectivement présidents des groupes parlementaires du FLN et du RND, le bilan de politique générale du gouvernement est positif, saluant l'effort du chef de l'Exécutif, M.Benflis, comme un homme dévoué au service de l'intérêt suprême de son pays. L'amélioration de la situation sécuritaire, l'assurance du règlement des salaires impayés de 40.000 travailleurs, la création d'emplois, la distribution de nouveaux logements et surtout, l'ouverture du dialogue avec les ârchs et ce, malgré les tentatives vaines de certains antidialoguistes qui veulent maintenir la violence dans la région, sont autant d'indices démontrant, si besoin est, la bonne gestion du gouvernement des principaux problèmes du pays. Quoi qu'il en soit, le Chef du gouvernement a réussi à s'assurer le soutien des deux plus fortes tendances à l'Assemblée, le FLN et le RND. Une alliance du courant nationaliste qui prépare, d'ores et déjà, la prochaine échéance électorale.