les députés ont mis l'accent sur la nécessité de tout reconstruire le plus rapidement possible. La deuxième journée du débat sur le projet du programme du gouvernement Ouyahia à l'Assemblée nationale populaire (APN) a vu les groupes parlementaires exprimer leurs positions. Première à intervenir, Mme Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT) a demandé officiellement au Chef du gouvernement de retirer son projet de programme et d'ouvrir la voie à un débat général sur les conséquences du séisme qui a secoué le centre du pays le 21 mai dernier. La porte-parole du PT a reproché «l'absence de mesures concrètes après le séisme dans le projet du programme». En outre, Mme Hanoune a contesté la démarche prise par le Chef de gouvernement dans la présentation du programme des réformes. Elle a exigé la présentation des réformes dossier par dossier pour permettre aux élus d'apporter leur contribution. Revenant à la catastrophe du 21 mai, Louisa Hanoune met en garde sur l'aide «déguisée» des USA tout comme elle s'insurge contre la proposition du représentant de l'ONU en Algérie d'organiser une rencontre à Alger avec les bailleurs de fonds pour la reconstruction de ce qui a été détruit par le séisme. «L'Algérie n'est pas sous le protectorat de l'ONU», dira-t-elle. Le chef du groupe parlementaire des indépendants, M.Abdelkader Benallègue, a, lui, proposé de réunir les 52 communes sinistrées avec les responsables des secteurs concernés, afin de «lever toute équivoque et d'empêcher la récupération politicienne du malheur des citoyens». Les indépendants encouragent le dialogue avec les ârchs auquel a appelé le Chef du gouvernement. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait une intervention virulente à l'égard du Président de la République et du Chef du gouvernement avant de conclure par un soutien au programme de Ahmed Ouyahia. Après un procès en règle du système et du retour du discours éradicateur, le chef du groupe du MSP, M.Abderrazak Mokri, n'annoncera pas moins le soutien de son parti à la lutte antiterroriste. M.Abbas Mekhalif, représentant du Front de libération nationale (FLN), a entamé son discours en dénonçant les blocages vécus par les élus locaux et les ministres de son parti au lendemain de la catastrophe du 21 mai. «Ce sont des dérapages graves», s'est exclamé M.Mekhalif. Du coup, il a déclaré que l'urgence aujourd'hui est «un débat général sur les fondements des institutions». Abordant le projet de programme, le député ne voit pas de «raisons valables» pour le faire. Excepté le fait que «le limogeage de M.Benflis est une manoeuvre qui a ciblé le FLN, mais aussi sur le choix de l'autonomie du parti». Plus loin, M. Mekhalif a claironné que les positions du FLN «n'obéissent pas aux humeurs». Le projet de programme du gouvernement «consacre la poursuite des réformes», dira M.Abbas Mekhalif. Au passage, il a réitéré le rejet du projet de loi sur les hydrocarbures par le FLN. Le cas échéant, «un référendum nous départagera avec nos détracteurs», dira-t-il. L'élu FLN a considéré que la promulgation des codes communal et de wilaya parmi les urgences «pour permettre aux élus d'exercer leurs prérogatives institutionnelles». Dans la foulée, le FLN appellera à la révision de la loi électorale pour «garantir la neutralité de l'administration». Enfin et concernant la crise de Kabylie, M.Mekhalif dira que «malgré le fait accompli, le FLN reste fidèle au dialogue», rappelant au passage l'effort fourni par M.Ali Benflis dans ce sens. Son intervention a été clôturée par un tonnerre d'applaudissements et une contestation émanant d'un député RND en raison du dépassement du temps réglementaire de 20 minutes pour chaque chef de groupes parlementaires M.Mekhalif a consommé 28 minutes. M.Saâdi Abdelghafour du mouvement El-Islah a demandé la levée de l'état d'urgence comme préalable au débat sur le programme. Enfin, le Chef du gouvernement répondra aujourd'hui aux questions des députés. Lors d'une réunion, hier, entre le président de l'APN et l'ensemble des responsables des groupes parlementaires, il a été convenu de voter le programme alors que le présentation de la loi de finances complémentaire se fera dès le lendemain.