Les dossiers relatifs à la relance de l'économie nationale ont accaparé la part du lion dans les interventions des représentants des sept groupes parlementaires, lors des débats autour du projet de programme du gouvernement, lesquels ont pris fin mardi soir. Les chefs des groupes parlementaires ont appelé le gouvernement à l'application "effective" et "réelle" de son programme, en axant sur la relance des investissements, la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, les réformes engagées dans différents secteurs, le développement local, mais aussi sur la lutte contre les fléaux sociaux et la réforme de la justice. Ils insisteront également sur la révision de certaines lois comme les codes communal et de wilaya, la loi électorale et celle sur les partis. Ce dernier point a, rappelons-le, créé une polémique chez certains partis qui l'ont interprété comme une manière de verrouiller le champ politique. Pour ce qui est de la relance de l'investissement, les députés ont insisté sur son importance, notamment dans les Hauts-Plateaux et les wilayas du Sud, en s'attaquant à la bureaucratie qui entrave la concrétisation des projets de développement dans ces régions. Ils ont aussi appelé à mettre en œuvre le principe de l'égalité dans l'application des programmes de développement au niveau local. La prise en charge des problèmes quotidiens du citoyen, la relance des investissements productifs au niveau des zones déshéritées, la création d'emplois et la construction de centres hospitaliers spécialisés sont autant de sujets abordés par les intervenants. Le chômage et la création d'emplois ont été également parmi les priorités évoquées par les parlementaires aux côtés de la poursuite des réformes engagées au niveau de la justice, de l'administration, du secteur économique et des institutions financières. Les parlementaires ont appelé à leur approfondissement pour y introduire la notion de qualité dans le fonctionnement de ces secteurs en rapport direct avec le vécu des citoyens. Un nombre important des intervenants ont appelé à accélérer la refonte des banques pour les hisser au niveau des standards internationaux, eu égard à leur rôle dans la relance des investissements nationaux et étrangers. La lutte contre les fléaux sociaux, dont la corruption, et la criminalité sous toutes ses formes a également focalisé les débats. A ce titre, les députés ont suggéré de durcir les lois, mais aussi de recourir à la prévention. Concernant la révision des lois en attente, l'accent a été mis sur les amendements à apporter aux codes communal et de wilaya, dans le sens de l'octroi de "larges prérogatives" aux élus locaux, de façon à établir un équilibre avec celles dévolues à l'administration. Par ailleurs, des intervenants ont soulevé les questions du contrôle et de l'amélioration de la gestion des affaires de la collectivité, pendant que d'autres ont proposé de revoir les mécanismes de la solidarité nationale à l'endroit des couches défavorisées. Les chefs des groupes parlementaires ont noté les bonnes intentions contenues dans ce programme tout en insistant sur son application sur le terrain. M. Djamel Eddine Fardjallah, président du groupe parlementaire du RCD, a estimé que le programme du gouvernement est "truffé de promesses sans déterminer les mécanismes nécessaires à son application". De son côté, M. Saad Arousse, président du groupe parlementaire du FNA, a souligné que le programme du gouvernement est conforme aux besoins du citoyen et comprend de nombreux points positifs qui doivent être mis en œuvre sur le terrain. Le président du groupe parlementaire des Indépendants, M. Imad Djaafri, a qualifié ce programme d'"ambitieux", soulignant que son application nécessite "plus d'efforts" car, a-t-il dit, "le citoyen ne croit que ce qu'il voit sur le terrain". Les présidents des groupes parlementaires des partis de l'Alliance présidentielle ont exprimé leur satisfaction quant au programme du nouveau gouvernement qui, ont-ils dit, s'inspire de celui du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, MM. El Ayachi Dadouaa (FLN), Miloud Chorfi (RND) et Ahmed Issad (MSP) ont réitéré le soutien de leurs partis respectifs à la poursuite de la réconciliation nationale et à la prise en charge des victimes de la tragédie nationale. La présidente du groupe parlementaire du PT a plaidé pour la préservation de la souveraineté nationale, approuvant, par-là même, la position de l'Etat qui refuse toute présence militaire étrangère sur le territoire national. A noter que le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, répondra aujourd'hui à toutes ces remarques et interrogations des députés, avant l'adoption du projet de programme.