Le bilan provisoire parle de la récupération de 8 Kalachnikovs et d'un lot de grenades défensives. La wilaya de Bouira connaît ces derniers jours un net regain de violence. Ainsi, jeudi dernier 5 militaires et 3 gardes communaux ont été admis à l'hôpital Med Boudiaf de Bouira. Les blessés, évacués depuis la forêt de Chréa, daïra de Bechloul, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bouira, ont sauté sur un engin explosif enfoui au milieu d'un sentier pédestre qui mène vers le massif boisé. La bombe artisanale aurait été déposée pour freiner l'avancée des forces combinées qui mènent une opération de traque depuis le 23 avril dernier. Pour rappel, les éléments de l'ANP avaient, dans cette circonscription, abattu les deux principaux sbires de Hattab, Hacène Abdelmoumène et Guéroudj, chefs présumés de la phalange El Houda. Plus à l'ouest, dans la région de Lakhdaria, le premier bilan de l'opération militaire, plus précisément l'embuscade tendue par les éléments de l'ANP dans la nuit de lundi à mardi, vient d'être revu à la hausse avec la découverte d'un autre cadavre. Le nombre de morts dans les rangs des terroristes passe à 3. Ce qui, hier, ne faisait pas l'unanimité, concerne les raisons de la présence de ce groupe à quelques encablures du chef-lieu de la daïra de Lakhdaria. Pour certains, les éléments affiliés à la phalange El Farouk voulaient se ravitailler. Pour d'autres, les terroristes étaient là pour desserrer l'étau autour de la région comprise entre les forêts de Rabta et Lalla Oumessad. En effet, et selon une information crédible, la région qui surplombe la zone nord-est de la ville de Lakhdaria fait, depuis maintenant une semaine, l'objet d'une vaste opération de ratissage et de pilonnage. C'est l'attentat à la bombe qui a fait 4 blessés dans les rangs des militaires qui a attiré les soupçons des forces combinées qui se sont empressées de boucler un vaste périmètre compris entre la ville de Lakhdaria et les limites de la wilaya de Boumerdès au nord et la daïra de Kadiria à l'est. Le recours aux gros moyens démontre la volonté des pouvoirs en charge de la lutte contre l'hydre intégriste d'en finir avec une phalange considérée comme la seule encore en activité dans la région. El Farouk, pour ne pas la citer, compte environ une quarantaine d'activistes autochtones à l'image de Bouchenak, son chef. Selon une source crédible, c'est l'ensemble de cette phalange qui est encerclée et en passe d'être définitivement décimée. Des natifs de la région parlent d'au moins douze membres de cette phalange qui auraient trouvé la mort et seraient enfouis dans les casemates détruites. Le reste de la bande criminelle aurait tenté de se rapprocher de la ville pour temporiser et laisser passer le temps. Les militaires qui ont mis en place une stratégie intelligente en aménageant une double ceinture autour des lieux ont ainsi pris au piège les fuyards. Dans le même ordre d'idées, mardi des informations parlaient d'une autre tentative des terroristes pour desserrer l'étau. Un violent accrochage a eu lieu entre les forces combinées et les terroristes. Du bilan on déplore le décès de trois militaires, un officier et deux caporaux . Dans les rangs des intégristes radicaux du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, deux autres acolytes de Hattab ont été mis hors d'état de nuire. Le bilan toujours provisoire parle de la récupération de 8 fusils d'assaut de type Kalachnikov, d'un lot de grenades défensives, de plusieurs chargeurs et d'un important lot de d'effets vestimentaires et autres denrées alimentaires. Cette opération est considérée comme l'une des plus importantes après celle menée il y a deux ans au sud de Lakhdaria, dans la forêt de Djéridat où Hattab avait élu domicile et n'avait échappé qu'à la faveur du relief à un bombardement qui avait duré près d'une semaine. Côté citoyen, la nouvelle a réjoui beaucoup de personnes qui espèrent la fin de la cavale du plus dangereux terroriste que Lakhdaria ait enfanté. L'élimination de la phalange El Farouk après celle d'El Houda à l'extrême est de la wilaya marquera à ne pas en douter la fin inéluctable d'une décennie qui a sensiblement freiné le développement de la wilaya en général et de ces régions en particulier.