Les opérateurs et les partenaires économiques s'interrogent et attendent impatiemment la démarche qu'adoptera Mahdjoub Bedda fraîchement installé au département de l'industrie et des mines. Quelle sera la feuille de route du nouveau ministre de l'Industrie? Son prédécesseur, Abdessalem Bouchouareb, a fait de la réindustrialisation du pays un cheval de batille. Il a mis l'intégration locale comme exigence forte qu'il a placée au coeur des projets d'implantation des donneurs d'ordres. Il a posé un cadre réglementaire sur trois et cinq ans et sillonné le pays pour réanimer une industrie agonisante. Allons-nous garder le même paradigme? Va-t-il y a avoir de nouveaux mécanismes pour consolider ce qui a été fait? un long chapitre à poursuivre et qui concerne l'installation des équipementiers en Algérie, un vrai défi dans l'industrie automobile naissante. Y a-t-il une réelle volonté politique pour cela? La question doit et mérite d'être posée quand on voit les incroyable opportunités qui s'offrent à l'Algérie pour passer cette étape de montage et se placer en réel marché de l'industrie automobile pour les géants du secteur. Concernant les experts, l'équation se résume comme suit: il suffit de penser aux off set, un mécanisme très rodé dans d'autres pays. Les offset ou compensation industrielle est une forme de contrats qui permet à l'acheteur d'exiger en contrepartie d'une commande des contreparties économiques. De nombreux pays ont mis en oeuvre des politiques de compensation industrielle pour favoriser le développement de leur économie. À travers une politique de compensation industrielle, les pays peuvent dans le cadre des marchés publics de taille importante imposer aux fournisseurs des actions de compensation. Le montant des engagements représente en général un pourcentage du montant du marché public et participe au développement de l'activité économique du pays. Parmi les pays du Maghreb, seul le Maroc a opté pour cette stratégie. Il a signé un accord de compensation avec Alstom à la suite de la signature du contrat de construction du TGV au Maroc. L'Algérie a un immense avantage pour négocier ses accords. Notamment ans les énergies, le pétrole et le gaz, dans le bâtiment et dans les travaux publics. Si l'on prend l'exemple du secteur de l'habitat, on accorde des chantiers à coups de milliards de dollars aux Chinois et en contrepartie l'Etat peut exiger la venue d'équipementiers chinois en Algérie. Ce qui est largement dans les cordes des deux partenaires. Le même schéma peut être reproduit aussi bien dans le secteur énergétique et gaziers dans le bâtiment et dans les travaux publics. Pour cela il faut une réelle volonté politique. Le gouvernement Tebboune dispose d'un sérieux levier pour suppléer à l'affaissement des rentrées en devises induites par baril.