Comme il fallait s'y attendre, la bataille diplomatique entre l'Arabie saoudite et le Qatar s'est transformée en guerre médiatique entre les télévisions qataries et les saoudiennes. En effet, pour étouffer la source de revenus des Qataris, qui est le sport, l'Arabie saoudite envisage de lancer un bouquet satellite sportif gratuit des grands Championnats du monde qui s'appellera PBS sport. La fréquence des chaînes sera annoncée d'ici le mercredi 21 juin 2017 et deviendra le plus fort groupe de chaînes sportives arabophones, qui mettra un terme au monopole du groupe qatari beIN Sports sur la diffusion des grands Championnats du monde dans la région du Moyen-Orient et nord-africaine. Le groupe saoudien lancera cinq chaînes avec le début de la saison prochaine, un nombre qui va augmenter progressivement jusqu'à 11 canaux, a déclaré Mufleh Al-Hafta, président de Saudi Media City, à travers son compte Twitter. Les Saoudiens envisagent de créer une alliance arabe pour mettre fin au monopole d'un grand Etat du Qatar à travers un réseau (beIN Sports) des championnats mondiaux et continentaux, qui est l'une des armes d'Al Jazeera. Le groupe saoudien a même engagé un avocat pour étudier les contrats et mesurer les contentieux que pourrait causer une telle décision. L'Arabie saoudite veut surtout casser le monopole des droits TV détenus par les Qataris pour les futures Coupes du monde (2018 et 2022), les championnats d'Europe, des Coupes des nations d'Asie et d'Afrique, les Champions league européennes ainsi que les Championnats en Asie et en Afrique. Il est prévu que le nouveau réseau de canaux axé sur tous les événements sportifs importants, sera le début du lancement de ce canal publicitaire du réseau, la semaine prochaine, puis sept autres caractéristiques des canaux de travail haute définition (hd) avec le lancement de la nouvelle saison sportive. Pour ce faire, les Saoudiens ont déjà débauché certains stars du foot et des journalistes venant de 10 pays arabes (Algérie, Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, l'Irak, la Jordanie, le Maroc, la Libye, Bahreïn et Oman). Cette décision la première du genre, risque de créer réellement la confusion des droits TV dans les pays voisins, surtout à l'approche de la Coupe du monde 2018 en Russie. Rappelons que c'est l'Arabie saoudite à travers le groupe ART, créé par cheikh Saleh Abdullah Kamel qui avait vendu les premiers droits TV sportifs au Qatar en 2009 à Al Jazeera Sport qui s'est transformée plus tard en beIN Sports. C'est en réalité, l'Arabie saoudite qui a construit le monstre audiovisuel qu'est devenu beIN Sports en lui accordant des espaces sur ses satellites, Arab Sat, Badr et de Nilesat chez les égyptiens. Aujourd'hui à cause d'une querelle diplomatique, le Qatar et son réseau audiovisuel paye ses dérapages diplomatiques. [email protected]