Scène du film Coproduit par Ridley Scott, ce long métrage de science-fiction américano-britannique, sorti récemment dans le monde, sera rediffusé les 22 et 24 juin à partir de minuit au théâtre de Verdure (en contrebas de l'hôtel El Aurassi). Nous l'avons tant attendu et enfin vu! le sixième film de l'univers d'Alien et troisième du genre réalisé par Ridley Scott ne nous a pas tant emballés que ça au final. Quand on devine un peu trop la fin du film c'est qu'il y a un souci. Aussi le film a de la peine à démarrer à tel point qu'il finit par lasser dès le départ et pousser certains spectateurs à partir. Ce fut le cas lors de sa première projection au théâtre de Verdure dans le cadre des «Nuits du Cinéma», Ramadhan 2017 qu'organise conjointement Arts et Culture avec la boîte de distribution MD-Ciné. Si le film démarre difficilement il parvient toutefois à nous surprendre comme d'habitude par ses scènes d'horreur des plus sanguinolentes les unes que les autres. Aussi quand la folie meurtrière se combine avec l'idéal de la folie créatrice, cela pousse la philosophie de l'histoire à nous entraîner vers un brin de réflexion salutaire pour bien comprendre où le scénario veut bien en venir. Car si en apparence, le film semble lisse d'intrigues, le centre du propos n'en est pas moins clair, même si le côté morbide adoubé à la tentation d'extermination du monde pour faire taire le mal par le mal est un sujet que les blockbusters américains dans le Hollywood d'aujourd'hui n'ont pas fini de resasser cette année à l'infini. Souvenez-vous le film Inferno et son postulat de la nécessité d'exterminer la majorité de la planète pour sauver paradoxalement celle-ci et faire régner la paix à nouveau. Ici, dans Alien: Covenant il est question d'anéantir la race humaine pour en créer une de supérieure capable de s'adapter à tout. Aussi cette arme massive est sur le point d'être conçue par un androïde prénommé David. Son autre plus amélioré Walter tente de l'en empêcher. Y arrivera-t-il? Ceci vous le découvrirez dans ce film bien spécifique. Notons que ces deux humanoïdes qui sont exactement similaires sont campés par le même acteur Michael Fassbender qui, avec son équipe ou «colons» vont évoluer d'abord dans l'espace avant d'atterrir dans une drôle de planète peuplée d'un virus que David a pris le soin de concevoir jusqu'à faire éclore des créatures monstrueuses et exterminer de nombreux membres de cette équipe. Tel un psychopathe, David est heureux de voir le mal faire son effet autour de lui. Son but, pense-t-il est beaucoup plus noble, car divin...Son enthousiasme fait encore plus peur que ces montres. La seconde partie est celle qui pour notre part, se rapproche le plus de l'esprit de la saga des Alien. Et notamment par la morphologie gigantesque de la créature qui va tenter cette fois de tuer le reste de l'équipage dans le vaisseau jusqu'au dernier rebondissement. Mais il aura passé un bon bout de temps avant que ne cela n'arrive et le film traînera en longueur même s'il prétendra nous divertir par certaines des scènes décalées à l'image de cette scène où les deux androïdes se mettent à jouter de la flûte dans une espèce de cabinet des curiosités. Les petits monstres d'ailleurs réalisés en dessins de synthèses sentent le déjà-vu inlassablement, si ce n'est la créature finale qui elle, donne des frissons. Certes, la beauté de l'image et le rendu des effets spéciaux sont implacables de crédibilité et les acteurs sont bons et si l'on veut faire de cette peinture existentielle un sombre tableau de fin du monde-souligné à grand fort par les airs de la musique classique pour éclairer l'univers- la sauce perd parfois de sa vigueur et son efficacité et se voit anéantir à nouveau. En fait l' enchaînement répétitif de séquences dans cette écriture scénaristique se dévoile un peu trop. Cela étant dit Alien: Covenant est un film de science-fiction qui agite bien l'étendard du spectacle faisant de lui un énième opus filmique de divertissement qui plaira aux amateurs du genre... Assurément. Pour info, Alien: Covenant devait originellement s'intituler Paradise Lost, soit le Paradis perdu, en référence au texte du poète John Milton (1667), influence notable chez Ridley Scott. Mais aller investir un ailleurs inconnu peut se retourner contre soi. Ce film est truffé de références bibliques où les massacres des hommes sont légion. La moralité de l'histoire serait-elle donc de rester chez soi et ne pas être tenté par l'invasion du monde? Ceci est la note bien métaphorique qui sous-tend ce film sans le hisser pour autant au rang de chef-d'oeuvre, hélas!...