A qui la coupe, mais qui veut la coupe? Les footeux sont souvent superstitieux; or, aucun vainqueur des neuf éditions n'a remporté le Mondial dans la foulée. L'Amérique latine face à l'Europe, l'expérimenté Chili et sa double couronne continentale contre l'Allemagne championne du monde, mais en version jeune équipe bis: la coupe des Confédérations 2017 livre son verdict aujourd'hui à 19h à Saint-Pétersbourg (heure algérienne). Pour le Brésil, c'est un... fiasco à la Coupe du monde 2014 qui avait suivi son titre (3-0 contre l'Espagne dans la finale 2013). «Cette «Confed Cup» n'est pas vraiment utile, elle est peut-être même superflue», a carrément lâché le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui est aussi en charge des Sports, sur Sky Sport News, à propos d'une compétition bien moins suivie en Europe qu'en Amérique latine. Il y aura en tout cas un vainqueur inédit, que ce soit un favori comme le Chili, ou l'Allemagne qui s'est invitée au rendez-vous sans aucun cadre. Avec le Mondial 2018 en priorité absolue et pour éviter de faire disputer à ses titulaires habituels trois tournois en trois ans, le sélectionneur avait convoqué trois champions du monde seulement (Mustafi, Ginter et Draxler) au sein d'un groupe relifté, le plus jeune du plateau, avec 24 ans et 4 mois en moyenne. Plongée dans le bain russe, la classe biberon allemande a ainsi déjà déjoué les pronostics, et avec la manière: elle a empilé les buts (Australie 3-2, Cameroun 3-1, et Mexique 4-1 en demi-finale) et possède d'ailleurs les meilleurs buteurs du tournoi, Goretzka et Werner, ex aequo avec 3 réalisations. Elle présente aussi créativité (Draxler, Goretzka, Stindl), rudesse (Rudy) et solidité (Kimmich, Rüdiger, Hector). Mais aussi parfois une certaine naïveté, et des moments de flottements dûs à un court vécu commun. Le Chili, à l'inverse, présente la moyenne d'âge la plus élevée du plateau et même de l'histoire de la compétition (29 ans et un mois). Le Chili veut étirer son âge d'or après avoir défloré son palmarès national via les Copas America 2015 et 2016, remportées à chaque fois face à l'Argentine de Messi. Et à chaque fois aux tirs au but, avec un Bravo toujours décisif. Comme dans la demi-finale tatare mercredi face aux champions d'Europe, lorsque le trentenaire a arrêté les trois tentatives portugaises. Mais s'il devait y avoir une partie de roulette russe dimanche soir, l'Allemagne aurait ses chances: c'est LA nation spécialiste de ces séances fatidiques, puisqu'elle ne s'est plus inclinée dans cet exercice depuis 1976, en cinq occasions dans des phases finales.