Centré sur le thème de la jeunesse, le 29e sommet de l'Union africaine veut ouvrir la voie à la génération montante dans le développement du continent noir La commissaire aux Affaires politiques de la Commission de l'UA, Minata Samate, a plaidé hier à Addis-Abeba en faveur d'une participation des jeunes aux processus politiques qu'elle a jugée essentielle pour promouvoir une citoyenneté active et renforcer la culture démocratique sur le continent africain. Cette implication de la jeunesse «permet le renouvellement des idées, et assure une relève politique de qualité», a-t-elle affirmé à la presse en marge de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA, soulignant que «la participation active de la jeunesse aux processus électoraux fait d'elle le sentinelle de la culture démocratique et le garant de la stabilité Politique». Elle a, toutefois estimé, qu'en Afrique, considérée comme le continent le plus jeune, cette catégorie «est le plus souvent exclue des processus politiques et décisionnels». Les possibilités pour les jeunes de s'engager dans la gouvernance et de participer aux processus politiques et de prise de décision sur le continent «sont assez limitées», a-t-elle regretté, relevant que malgré le rôle de premier plan joué par la jeunesse dans les transitions politiques récentes intervenues sur le continent, sa participation aux processus électoraux «demeure faible». La responsable africaine a cité «certaines entraves» à la participation des jeunes aux processus électoraux comme la méfiance envers les politiciens, les partis politiques et les processus électoraux, le taux élevé de chômage des jeunes, le manque de culture de la participation démocratique, les barrières culturelles et juridiques ainsi que les dispositions réglementaires limitatives... Pour inverser la tendance à la régression de la participation des jeunes aux processus électoraux, elle a recommandé de s'assurer que les jeunes peuvent accéder à l'école et demeurer dans le cursus éducatif, ce qui, a-t-elle expliqué, «augmentera potentiellement le soutien aux processus démocratiques en leur faisant prendre des choix politiques plus éclairés et utiles pour la société». Elle a aussi recommandé de consolider les institutions électorales en améliorant les organes de gestion des élections afin d'en renforcer leur indépendance et leur efficacité, de modifier les lois qui limitent l'accès aux jeunes candidats et de renforcer la représentation des jeunes aux organes élus. Mme Samate a souligné la nécessité de promouvoir la présence des jeunes dirigeants dans le gouvernement et au sein des partis politiques, ce qui encourage, a-t-elle dit, une plus grande participation des jeunes. Elle a proposé d'utiliser efficacement les médias sociaux en vue de permettre aux jeunes de s'engager dans des débats en ligne, organiser et développer des réseaux, ainsi qu'exprimer leurs opinions, en dehors des formules traditionnelles de médias et de dialogue politique. Le 29e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA est inscrit cette année sous le thème «Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse». Dans un plaidoyer, Abdelakder Messahel affirme L'Afrique veut un partenariat gagnant-gagnant avec l'Union européenne Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a plaidé hier à Addis-Abeba (Ethiopie) en faveur d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'Afrique et l'Union européenne (UE) dans tous les domaines. «Le partenariat entre l'Afrique et l'Union européenne doit être conçu de manière à ce que ce soit du gagnant-gagnant», a indiqué à la presse M.Messahel à l'issue d'une audience qu'il a accordée au facilitateur UE-ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), Louis Michel, en marge des travaux de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA. Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué avoir discuté avec M.Michel des questions de développement du continent africain, notamment du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), qui est une stratégie qui pose les bases du développement du continent africain. «L'Afrique est un continent émergent qui a des atouts extrêmement importants qu'elle peut développer avec un partenaire tel quel l'UE, notamment en matière d'infrastructures», a-t-il ajouté, soulignant les efforts consentis par l'Algérie dans ce domaine tel que le projet de la transsaharienne, une infrastructure importante pour les connexions et l'intégration interafricaines. L'entretien a porté également sur les questions urgentes pour l'Afrique comme les problèmes de l'énergie (électricité), qui font l'objet d'un grand débat dans le continent africain, a-t-il relevé. M.Messahel a indiqué que parmi les priorités africaines figurent également celles relatives aux problèmes sécuritaires qui se posent au continent africain, soulignant la nécessité du règlement des conflits en Afrique pour permettre la fixation des personnes. «Il faut que la question de la migration soit bien entendue et bien comprise de part et d'autre. Le continent africain est celui qui reçoit le plus de migrants», a-t-il noté, expliquant que la migration est plus intense à l'intérieur de l'Afrique que vers l'Europe ou ailleurs.