Dans la pénombre, juste un pianiste et un guitariste qui porteront sa voix au firmament... L'Algérie pour elle c'est nouveau. Elle a très peu dormi la veille, à cause du trac. Mais elle a donné le meilleur d'elle, répondant aux rappels par deux fois ! Maurane a subjugué son public mercredi dernier à la salle Ibn Khaldoun. Chanceuse est la personne qui a pu assister à son spectacle. Et pour cause, les billets à peine mis à la vente sont partis comme des petits pains, en une heure de temps seulement ! Un record... Dans la pénombre de la salle, juste un pianiste et un guitariste qui l'accompagnent et portent tout doucement sa voix au firmament. «Cela fait une éternité que mes amis algériens me demandent quand viendras-tu à Alger. J'y suis et je suis superheureuse!», lâche-t-elle en baptême du feu de son concert. Bonne vivante, Maurane ne manquera pas de le souligner en «aspergeant» son public de ses chansons des plus rythmés, jazzy aux plus douces et rêveuses. La chanson Garde de fou lui a été écrite par Philippe Lafontaine suite à sa villégiature à Marseille, au Vieux port. Maurane rend hommage aux grands de la chanson francophone, à Nougaro son mentor forcément, et à Jacques Brel. Elle chante aussi un morceau de Brigitte Fontaine, la délurée dans un truculent texte très tendre et acéré. Et puis une chanson signée Luis Lacafert et Daniel Lavoix et une autre par Jean-Jacques Goldman, Des milliers de fois. Maurane évoque les souvenirs, sa vie, les histoires simples, Lou sa fille, qui a 11 ans aujourd'hui. «J'ai l'impression que nous buvons dans la même bulle. J'aime le champagne alors buvons dans le même verre!», s'exclame-t-elle toute enchantée et rigolote. Maurane, la Belge, a le verbe facile et l'humour alerte... imite l'accent de Nougaro et invite l'assistance à applaudir quand il le faut. Elle convie aussi son producteur à venir sur scène. Fêter ses 50 ans à Alger ce n'est pas tous les jours. Le temps de souffler ses bougies et hop ! on redémarre de plus belle avec du swing mais aussi du blues. Maurane se sent comme chez elle et «laisse tomber» ses tonges. Pieds nus, Maurane s'envole et continue à chanter comme une reine. 22 heures passées. Elle prend congé du public. Mais celui-ci ne veut plus la lâcher. Maurane exécute La carte du désir, Prélude de Bach, Ça casse, Toutes les mamas... Mais on la bisse de nouveau. Maurane laisse le public reprendre le flambeau après avoir participé sur un bout d'une de ses chansons. Flash-back souvenirs avec le spectacle Starmania et J'aurais voulu être un artiste ou encore Les uns contre les autres. Sublime, Maurane à la voix d'or, repartira toute contente, un bouquet de fleurs dans les bras. Et le public complètement sous le charme ! «Les musiques classique et brésilienne ont bercé mon enfance. Mon grand rêve est d'aller chanter au Brésil. Je ne conçois pas de musique sans le rythme, le mouvement et la danse», avait confié Maurane lors d'un point de presse. En effet, la chanteuse a joint l'acte à la parole en s'éclatant sur scène. «C'est ma façon, dit-elle, de contribuer à diminuer la souffrance des gens. Faisons beaucoup de petites choses. L'important est que le monde bouge dans le bon sens. C'est un peu naïf, mais j'y crois». Le bonheur pour Maurane est fait de plein de petites choses. Son concert en est un bel exemple... Côté nouveauté, la chanteuse sortira au mois d'août un album suite à sa reformation avec le groupe HLM après 20 ans. «Art Mengo, Maxime le Forestier et Zazie vont écrire pour moi des chansons», révèle Maurane qui se dit chanceuse de ne pas être demandeuse de textes mais elle en reçoit beaucoup. «Je crois beaucoup au fait que les choses se font quand elles doivent se faire, simplement comme mon concert ici».