La Chine, avec ses plongeurs, et la Russie, avec la natation synchronisée, devraient une nouvelle fois se tailler la part du lion aux Championnats du monde de natation, ouverts hier à Budapest, avant les joutes en bassin. Chacune dans leur domaine, elles ont pris l'habitude de ne laisser que des miettes aux autres nations. Du haut des plongeoirs, à tous les étages (1 m, 3 m et 10 m), les Chinois sont irrésistibles ou presque: il y a deux ans à Kazan (Russie), ils ont raflé 10 des 13 titres mondiaux en jeu, et 15 médailles au total. Plus fort encore, sur les 33 médailles d'or distribuées en plongeon lors des trois dernières éditions, quatre seulement ne sont pas tombées dans leur escarcelle. Parmi les plongeurs qui espèrent cependant avoir leur mot à dire, le Britannique Tom Daley (23 ans), sacré champion d'Europe du 10 m dès 13 ans puis Champion du monde un an plus tard. Un nouveau podium pourrait l'aider à chasser de son esprit la désillusion de Rio, où il avait échoué à se qualifier pour la finale olympique l'été dernier. Cette domination chinoise quasi sans partage sur les tremplins et les plates-formes a son pendant en natation synchronisée, avec la Russie. Devant leur public en 2015, les naïades russes n'ont laissé filer l'or qu'en duo mixte technique, une épreuve qui faisait son entrée au programme des Championnats du monde et qui a été remportée par les Etats-Unis. Dans les épreuves 100% féminines, 29 des 30 derniers titres décernés leur sont revenus. Seul accroc: le succès espagnol dans le ballet combiné en 2009. Chinois et Russes chercheront évidemment à maintenir leur hégémonie dans la capitale hongroise. Les courses en bassin prendront ensuite (du 23 au 30 juillet) possession de la «Danube Arena», complexe aquatique flambant neuf d'une capacité de 12 000 places, construit tout au bord du fleuve en deux ans à peine après que le Mexique, qui devait initialement organiser les Mondiaux-2017 à Guadalajara, a renoncé, faute de moyens. La légende aux 23 titres olympiques, Michael Phelps, retraité et Ryan Lochte suspendu après sa fausse agression rocambolesque à Rio, les premiers rôles seront sûrement féminins. Joués par la reine américaine Katie Ledecky (20 ans), qui remettra en jeu ses cinq titres mondiaux obtenus en 2015 (200 m, 400 m, 800 m, 1 500 m et 4x200 m nage libre), mais également par la polyvalente et omniprésente Katinka Hosszu (28 ans), qui nagera à domicile, et la fusée suédoise Sarah Sjöström (23 ans), la sprinteuse en forme du début d'année, idéalement lancée pour raboter le record du monde du 100 m. Pour la première fois, une délégation de nageurs afghans sera de la fête, annonce la Fédération internationale de natation (FINA). Outre l'atout Hosszu, triple championne olympique en titre (200 m 4 nages, 400 m 4 nages et 100 m dos), c'est dans le bassin historique de l'île Marguerite, sur le Danube, au coeur de Budapest, que la Hongrie abattra une de ses cartes maîtresses, avec son équipe masculine de water-polo. Nonuples champions olympiques mais absents des deux derniers podiums, les poloïstes hongrois tenteront de reconquérir une couronne mondiale abandonnée en 2015 (6e), pour écrire une nouvelle page de leur glorieuse histoire.