Les équipements de prévention industrielle ne répondent pas aux normes. Une étude élaborée cette année, au niveau de la zone industrielle de Hassi Messaoud par l'entreprise française Pocquet Procurement, a fait ressortir que les équipements de protection individuelle (EPI), disponibles dans cette zone, ne correspondent pas aux normes européennes, portant ainsi une sérieuse menace sur la sécurité des personnes et des ressources naturelles. C'est ce qu'a révélé hier, le gérant de cette entreprise M.Gérard Pocquet, en marge du colloque franco-algérien sur «la maîtrise du risque technologique dans le secteur de l'énergie» qui se tient au Shératon. L'enquête menée dans l'entreprise Sirghaz a démontré le degré «considérable» de conscience au niveau des employés, et ce, pour tout ce qui a trait à ce risque. Par ailleurs, les lacunes sont persistantes au niveau de la qualité des EDI fournis «qui sont dans leur quasi-majorité contrefaits, d'origine chinoise». Pocquet Procurement est venu en Algérie pour justement proposer des contrats pour la réalisation de contrôles ainsi que la fourniture des équipements de protection. Selon M.Gérard Pocquet, il n'existe pas d'EPI universel qui puisse protéger contre l'ensemble des risques industriels. Le choix sera «donc la résultante d'un compromis entre sécurité et confort.» «L'EPI constitue le dernier rempart face au danger. Ils prennent toutes les dimensions lorsque les techniques de prévention et d'élimination des risques s'avèrent insuffisantes ou difficilement réalisables.» De ce fait, un certain nombre de règles doivent être respectées. Le conférencier cite principalement, une protection adaptée aux risques encourus. Des caractéristiques supplémentaires peuvent être demandées à un type d'équipement déterminé, liées à sa fiabilité, sa résistance, son ergonomie. D'autres caractéristiques spécifiques, cette fois, peuvent être exigées en fonction des risques à couvrir. «Ces règles ne sont pas respectées dans le commerce informel», met en garde cet expert. Dans sa présentation, la représentante de Sonatrach a occulté cette question. Mme Ghania Feghouli, abordant l'aspect de gestion du risque, a mis en exergue l'enveloppe de 2 milliards de dollars allouée au programme d'investissement HSE (hygiène, santé, environnement) affirmant que «la sécurité des installations industrielles est prioritaire dans la vision de Sonatrach». Didier Holleuaux, délégué aux activités GNL à Gaz de France, a exposé l'expérience française en termes de gestion du risque technologique. Dans ce sens, il a estimé que «cette question implique d'abord l'industriel et relève de sa responsabilité, mais elle doit associer l'administration dans ses diverses composantes et le public». La gestion de ce risque, de son avis, «doit reposer sur une communication précise mais compréhensible, ciblée, exacte sans être alarmiste, rassurante sans être mensongère». Rappelons que le terrible accident au complexe de liquéfaction de gaz à Skikda en janvier 2003, a permis de réévaluer le risque industriel en Algérie. Mercredi dernier, Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, a annoncé à l'APN que l'Algérie va retourner à la gestion spécialisée des zones industrielles, retirant, par là même, cette prérogative aux APC.