La sécurité industrielle dans le domaine de l'énergie et des mines, revêt de plus en plus un caractère éminemment important, voire même déterminant. L'enjeu est de préserver l'homme et l'environnement, puis les installations sujettes à risque ou sources de risque et, enfin, maintenir la rentabilité et mettre à l'abri les investissements qui y auraient été injectés. En prendre d'abord conscience constitue la première étape décisive. Les pouvoirs publics s'en étaient "sérieusement" alarmés depuis 2005, au lendemain de la tragique catastrophe au GNL1 de Skikda. Le décret exécutif n° 06-198 du 31 mai 2006 définissant les règles applicables aux établissements classés pour la protection de l'environnement n'a pas encore fêté son premier anniversaire, mais a permis de soulever au niveau de toutes les wilayas du pays le problème de sécurité - ou "d'insécurité ?" c'en est le cas - en rapport avec les établissements et installations classés dangereux, surtout ceux incrustés dans le tissu urbain. La responsabilité des chefs d'entreprise lors d'accidents de tous types a été encore une fois mise en évidence, hier, à l'occasion du séminaire sur la sécurité industrielle, à l'hôtel Sofitel, mais la question de fond demeure posée : comment réduire au maximum les risques industriels ? La réponse est simple, mais il suffit d'éliminer les facteurs. Et c'est là une des entreprises les plus inimaginables. Les experts nationaux et étrangers tenteront d'y apporter des réponses plus convaincantes à l'occasion des premières journées nationales sur la sécurité industrielle et la gestion des risques majeurs qui se dérouleront les 26 et 27 mars prochains à Hassi Messaoud. Le département de l'énergie et des mines a décidé de "délocaliser" ce genre de manifestations. Le choix de cette ville est déjà une initiative hautement saluée par les intervenants. Hassi Messaoud est un lieu fort symbolique. Quoi qu'il en soit, force est d'admettre a priori, le lien fort existant entre la sécurité des installations industrielles et le rendement optimum énergétique de ces installations industrielles. Une installation industrielle qui n'a pas optimisé son rendement est de facto une installation pathologique. Elle est, de ce fait, un risque potentiel pouvant être la cause d'un sinistre. Des commissions de contrôle des établissements classés ont été installées dans chaque wilaya avec de larges prérogatives en matière de police, d'appréciation et de validation des études d'impact environnemental dues à l'exploitation de ces établissements, d'appréciation préliminaire de forme et de contenu des études de danger de ces mêmes établissements ainsi que leur contrôle inopiné et programmé. Elles ont pour objectif d'identifier les risques et les dangers, de s'assurer que ces risques sont maîtrisés par les exploitants de ces établissements classés, et d'apprécier les mesures préventives prises par les exploitants de ces établissements pour réduire les impacts sur l'environnement et sur l'homme en cas d'accident, ainsi que le contrôle de ces établissements en exploitation pour s'assurer du respect des règles de bonne pratique de la législation en vigueur et des mesures et équipements dédiés à la protection des personnels des biens, de l'environnement et à la sécurité. Par ailleurs, et puisque l'assurance est un volet trop important dans la sécurité industrielle, la distinction des risques traditionnels des risques émergents a pris subitement de l'importance. En effet, la connaissance des phénomènes tels que les explosions et les incendies, leur déroulement et les effets provoqués permettent aux assureurs d'établir leurs politiques. Il n'y a pas d'événements ou d'accidents recensés de par le monde pour avoir une idée précise sur l'assurabilité de ces risques, et les conditions d'assurabilité. Les assureurs n'assurent que ce qu'ils connaissent le mieux. Ces premières journées sur la sécurité industrielle et la gestion de risques majeurs (SIGRM ) seront ainsi consacrées à la présentation du concept de la "sécurité globale". Elles préconisent une nouvelle approche des évaluations des risques et de nouveaux outils dans la connaissance du phénomène de "l'insécurité" industrielle pour la maîtrise des risques. Ce concept considère que tous les facteurs quelle que soit leur nature, ont un lien avec la notion de sécurité et tous ces facteurs doivent recevoir une attention particulière pour être quantifiés, qualifiés, synthétisés puis agrégés pour être appréciés dans leur globalité.