Le Cnapest et le Snapap s'associent pour une journée de protestation appuyée par une marche demain. Alors qu'on croyait à une accalmie dans le monde du travail à la faveur du verdict rendu par le tribunal d'Akbou dans l'affaire qui oppose la direction de l'éducation et le Cnapest, c'est tout à fait à l'inverse que l'on assiste à présent. Les syndicats Cnapest et Snapap de Béjaïa montent au créneau mettant davantage de pression en annonçant pour aujourd'hui une journée de protestation appuyée par une marche de la Maison de la culture vers le siège de la wilaya. Ces deux syndicats qui se sont associés pour la manifestation trouvent la justification de leur démarche dans un constat dressé de la situation dans un communiqué commun rendu public hier. «La mise en branle de l'appareil répressif de l'Etat visant les syndicats autonomes et authentiques porteurs des revendications et aspirations légitimes du monde du travail, et seul rempart aujourd'hui contre l'offensive antisociale menée par les pouvoirs publics qui intervient dans une conjoncture caractérisée par la mise en oeuvre d'un programme» qui se résume, ajoutent les deux syndicats à: «l'augmentation des prix, la remise en cause du droit de grève». Un constat qui, jugent encore les syndicalistes autonomes se veut «un besoin des pouvoirs publics pour réprimer et exclure les syndicats autonomes en privilégiant le syndicat ‘'maison'' comme faire-valoir». Face à une telle situation, le Snapap et le Cnapest de Béjaïa se sont réunis jeudi dernier, informent-ils encore, pour sortir avec des décisions protestataires. Les actions retenues se veulent un autre moyen d'exiger «le respect des libertés syndicales et du droit de grève, l'augmentation des salaires de 100%, l'intégration des contractuels et vacataires, la reconnaissance officielle du Cnapest, l'arrêt des intimidations, des poursuites judiciaires et des manoeuvres sournoises» et enfin dénoncer «le mépris exprimé et affiché par les autorités centrales à l'égard des syndicats autonomes». Ainsi donc, les syndicats autonomes ont choisi la période le plus délicate de l'année pour entrer en guerre contre le pouvoir. Cette montée au créneau vient quelques jours seulement après les réunions des instances suprêmes des deux formations syndicales. Le conseil national du Cnapest tenu récemment à Béjaïa s'est soldé par des mesures qui dénotent une volonté certaine de ce syndicat d'en découdre avec la tutelle. La menace de boycotter les corrections du bac est une mesure dont les conséquences ne peuvent qu'être fâcheuses pour la scolarité des enfants cela en plus des rétentions de notes qui commencent déjà à susciter la colère chez les lycéens et leurs parents. De son côté, le Snapap qui vit une situation de crise interne, veut se replacer sur la scène syndicale et le meilleur moyen est donc de passer à l'offensive. Une offensive qui ne sera pas de tout repos connaissant l'interdiction d'activité qui frappe ces deux syndicats. La journée d'aujourd'hui s'annonce chaude et si les pouvoirs publics ne se montrent pas tolérants, il y a risque sur la situation dans la région dont l'accalmie retrouvée en sera entamée.