Les recommandations du président de la République, édictées lors du dernier Conseil des ministres, pour réduire l'impact de la chute des prix du pétrole sur la trésorerie du pays, montrent leur efficacité. Trop tôt, cependant, pour crier victoire. Il faut toutefois reconnaître que l'Algérie s'en sort plutôt pas trop mal face à la crise financière provoquée par la dégringolade des cours de l'or noir. La sauvegarde du bas de laine constitué grâce à un niveau du baril qui planait au-dessus des 100 dollars avant qu'il ne commence sa descente aux enfers à la mi-juin 2014 est une des priorités fixée par le chef de l'Etat au gouvernement qui doit simultanément relever le défi de la réduction de la facture des importations. Va-t-il y parvenir? Le suspense demeure. Les statistiques indiquent incontestablement qu'il est sur la bonne voie. L'Algérie, malgré la persistance d'une conjoncture toujours défavorable, réussit dans des circonstances difficiles à tirer son épingle du jeu. Les recommandations du président de la République, édictées lors du dernier Conseil des ministres, pour réduire l'impact de la chute des prix du pétrole sur la trésorerie du pays montrent leur efficacité. Son déficit commercial a reculé de plus de 54% durant le 1er semestre de l'année 2017. Le déficit commercial de l`Algérie a reculé à 4,84 milliards de dollars au 1er semestre 2017 contre un déficit de 10,57 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une chute de 5,7 milliards de dollars correspondant à un recul du déficit de 54,15%, a indiqué, hier, le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Le prix du baril y est probablement pour quelque chose même s'il est encore loin du niveau espéré depuis la mise en oeuvre de la réduction de l'offre, de 1,8 million de barils par jour de l'Opep et de ses 11 alliés décidée le 10 décembre 2016 à Vienne. L'impact sur les revenus est notoire. Les exportations des hydrocarbures ont représenté 94,75% des exportations globales. Elles ont atteint 17,19 milliards de dollars durant les six premiers mois de l'année 2017. Soit une hausse de près de 38,32% par rapport à la même période de 2016. Elles ont contribué à hausser les ventes globales à l'étranger de près de 5 milliards de dollars. «Les exportations ont nettement augmenté à 18,141 milliards de dollars sur la première moitié de l'année 2017 contre 13,323 milliards de dollars sur la même période de 2016», soit une hausse de 4,82 milliards de dollars selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Deux fausses notes ont parasité cette appréciable mélodie. Il y a d'une part les exportations hors hydrocarbures qui demeurent toujours marginales. Malgré une hausse de 6,25% elles ne se sont établies qu'à 952 millions de dollars contre 896 millions de dollars en 2016. Et d'autre part les importations qui n'ont que très légèrement diminué. «Elles ont connu une légère baisse en s'établissant à 22,986 milliards de dollars contre 23,89 milliards de dollars, soit une diminution de 904 millions de dollars» précisent les services des douanes. Rappelons que le Premier ministre a fait de leur recul une de ses priorités. De 56 milliards de dollars en 2015, la facture des importations est passée à 46,7 milliards de dollars en 2016. Un mouvement que l'ancien ministre du Commerce par intérim compte accélérer pour la ramener autour des 30 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2017. Un pari qui sera difficile à relever. Abdelmadjid Tebboune avait trouvé «inadmissible» que l'Algérie importe des produits de consommation disponibles localement à l'occasion de la visite qu'il avait effectuée à la Safex lors des Journées sur la promotion et l'encouragement de la production nationale qui se sont tenues du 15 au 17 avril à Alger. Un tour de vis supplémentaire a été donné pour ne plus importer certains produits (pain, pâtes alimentaires, fruits secs, jus de fruits, eaux minérales ou gazéifiées, confitures...). Encore six mois pour atteindre la cible...