La feuille de route tracée par le chef de l'Etat, appliquée à la lettre par le gouvernement va incontestablement contribuer à réduire l'impact de la dégringolade des prix du pétrole sur la trésorerie du pays. Le feu n'est certes pas éteint. Les dégâts, le séisme qu'aurait pu provoquer la baisse des revenus pétroliers, sont toutefois circonscrits. Cela n'est pas le fruit d'un miracle. La gestion de la crise financière par les pouvoirs publics, provoquée par la dégringolade des cours de l'or noir, les mesures prises pour la contrer, saluées par les institutions financières internationales n'ont rien de complaisant. La méthode vient de prouver son efficacité. Et ce n'est apparemment pas un feu de paille. Les mauvais jours sont-ils derrière nous? La menace n'est pas écartée, mais l'Algérie donne l'impression de tenir bon. Rassurant. Surtout si l'on voit les ravages que subit le Venezuela en proie à des protestations quasi quotidiennes ou l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep gros producteur mondial, qui avait accusé un déficit budgétaire de près de 100 milliards de dollars en 2015. L'Algérie malgré la persistance d'une conjoncture toujours défavorable réussit dans des circonstances difficiles à réduire le sien. La feuille de route tracée par le chef de l'Etat, appliquée à la lettre par le gouvernement va, incontestablement, contribuer à réduire l'impact de la dégringolade des prix du pétrole sur la trésorerie du pays. «Le déficit commercial de l`Algérie s'est chiffré à 3,97 milliards de dollars sur les 5 premiers mois de l'année 2017, contre un déficit de 8,71 mds usd sur la même période de 2016, soit une baisse de 4,74 milliards de dollars correspondant à un recul de 54,4%», a indiqué, hier, le Centre national de l`informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). La décision des pays producteurs (Opep et non-Opep) de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour y a certainement contribué. Le niveau du prix du baril s'est amélioré même s'il a tendance à piquer du nez ces dernières semaines. L'impact sur les revenus est notoire. Les exportations des hydrocarbures, ont représenté 94,63% des exportations globales. Elles ont atteint 14,86 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de l'année 2017. Soit une hausse de près de 43% par rapport à la même période de 2016. Ce qui a propulsé les ventes globales à l'étranger de près de 5 milliards de dollars. «Les exportations ont augmenté à 15,7 milliards de dollars entre janvier et fin mai de l'année en cours contre 11,15 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une hausse de près de 41% correspondant à une augmentation de 4,54 milliards de dollars, souligne le document du Cnis. Seule fausse note, les importations qui n'ont que très légèrement diminué. «Les importations ont très légèrement diminué en s`établissant à 19,67 milliards de dollars contre 19,86 milliards de dollars en 2016...», précisent les services des douanes. Rappelons que le Premier ministre a fait de leur recul une de ses priorités. De 56 milliards de dollars en 2015, la facture des importations est passée à 46,7 milliards de dollars en 2016. Un mouvement que l'ancien ministre du Commerce par intérim compte accélérer pour la ramener autour des 30 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2017. Abdelmadjid Tebboune avait trouvé «inadmissible» que l'Algérie importe des produits de consommation disponibles localement à l'occasion de la visite qu'il avait effectuée à la Safex lors des Journées sur la promotion et l'encouragement de la production nationale qui se sont tenues du 15 au 17 avril à Alger. Il y a visiblement du pain sur la planche. Encore 6 mois pour atteindre cette cible. Un objectif que risque de parasiter un baril en déclin. Hier vers 11h30 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'affichait à 46,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres. Un recul de 76 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges économiques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour le contrat de juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, cédait 76 cents pour se négocier à 43,44 dollars. Faut-il désespérer pour autant? C'est apparemment mi-figue mi-raisin. «L'avenir est peut-être radieux pour les cours du pétrole, mais le présent ne l'est pas», selon Tamas Varga, analyste chez PVM. En définitive, si ce n'est pas tout rose ce n'est non plus pas tout noir...