Marqué d'habitude par une activité officielle morose, l'été cette année n'a pas obéi à la règle pour révéler la saga des derniers scénarii qui se montaient dans les coulisses. Personne ne s'attendait à un tel bouillonnement. L'été a été chaud sur tous les plans. A l'instar de la canicule et des incendies, d'autres ingrédients se sont ajoutés pour animer la saison. Des scandales, des polémiques, des enquêtes ont défrayé la chronique. Marqué d'habitude par une activité officielle morose, l'été cette année n'a pas obéi à la règle pour révéler la saga des derniers scénarii qui se montaient dans les coulisses. L'opinion publique assiste à une succession des événements sur le plan politique, économique et social. Jamais l'actualité nationale n'a été aussi riche et dense en termes d'infos en un temps record. Le changement opéré au sein du gouvernement n'a pas tardé à livrer son lot de surprises. Des décisions sont annoncées au quotidien et des scandales sont révélés au fur et à mesure. Le foncier industriel, les fermes d'exploitation agricole, les mises en demeure, les rapports sur la gestion des collectivités locales, etc. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune semble avoir ouvert la boîte de Pandore en s'attaquant aux empires de l'argent et à la mafia du foncier et les projets estimés à coups de milliards de dinars. Abdelmadjid Tebboune qui est sur des dossiers lourds veut sérieusement prendre les choses en main pour instaurer une discipline dans la gestion des affaires de l'Etat. Ce dernier n'a pas laissé traîner les choses pour passer à l'action. Il a mis en place une inspection générale des finances rattachée au Premier ministère, qui sera chargée de contrôler la gestion des fonds de l'Etat. «Cette inspection générale aura pour mission le contrôle minutieux des finances publiques, notamment les marchés nécessitant des fonds conséquents», avait déclaré le Premier ministre en s'engageant à asseoir plus de transparence dans l'octroi des marchés publics. L'affaire des 700 milliards de dinars alloués à l'investissement qu'a annoncé le Premier ministre devant les sénateurs en juin dernier dont aucune suite n'a été donnée, n'était qu'une partie de l'iceberg. Le feuilleton n'a pas fini pour s'attaquer à l'un des proches du pouvoir, le magnat Ali Haddad. Affaire Ali Haddad, une énigme Personne n'aurait imaginé une telle descente aux enfers. Qualifié de favori et de proche du pouvoir, le président du Forum des chefs d'entreprise vit certainement ses moments les plus difficiles. Le scénario qui s'est produit à l'Institut de la sécurité sociale a surpris plus d'un, en dévoilant la face cachée d'une relation qualifiée «d'étroite». Cette scène a confirmé les rumeurs qui circulaient dans les sphères politiques et médiatiques. Entre le patron des patrons et le Premier ministre, le courant passe très mal. En guise de représailles sur le geste de Tebboune, Haddad a constitué un front avec le patronat et l'Ugta pour sauver sa peau. Or, il semble qu'il n'est pas au bout de ses peines. Le patron du groupe Etrhb qui a obtenu avec facilité des dizaines de projets de travaux publics, estimés à des milliards de dinars dans plusieurs régions du pays et des crédits, a été destinataire de mises en demeure. Son entreprise est tenue de terminer ses projets sous peine de sanctions financières ou de voir les contrats résiliés. Désormais, le patron des patrons est dans l'oeil du cyclone. Ce dernier fera également l'objet d'autres mises en demeure. Haddad n'est pas le seul à être ciblé. Le gouvernement a établi une liste noire des hommes d'affaires qui ont bénéficié des crédits et des assiettes foncières, sans pour autant engager des projets d'investissement. Des noms de grands patrons figurent dans cette liste. Ces derniers risquent de perdre tout avantage. Le Premier ministre a d'ailleurs annulé la décision d'octroi de 25 fermes pilotes récemment. Le feuilleton promet d'autres révélations d'ici la rentrée sociale. Le bruit qui se fait entendre un peu partout, n'a montré qu'une partie de l'iceberg. Ce qui laisse place à des interrogations. S'agit-il de règlements de comptes? Les observateurs de la scène politique voient en ce remodelage une volonté de rendre le crédit aux institutions de l'Etat. L'industrie automobile est une autre affaire qui a fait couler beaucoup d'encre. Montage de véhicules, Bedda crie à l'arnaque Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mehdjoub Bedda, qui a fait une révélation fracassante sur le projet de montage de véhicules en Algérie n'en finit pas de livrer ses failles. Le ministre a reconnu que l'activité de montage de véhicules en Algérie était devenue une forme d' «importation déguisée», ce qui nécessite une révision de la réglementation de cette activité. Dans une première évaluation de ce projet, Mehdjoub Bedda a été très critique en affirmant que les prix des véhicules sont chers avec un manque à gagner pour le Trésor public et un faible taux d'intégration. Le ministre de l'Industrie et des Mines pense revoir toute la stratégie de développement de l'industrie automobile. Il a chargé des groupes de travail de faire une évaluation sur le secteur et les projets réalisés. Le complexe sidérurgique El-Hadjar est un autre dossier qui a bouffé d'énormes enveloppes sans connaître une fin de crise. Les migrants s'ajoutent à la polémique Le phénomène est un autre feuilleton qui a marqué l'été. La déclaration du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a donné du fil à retordre sur la question des migrants africains. De nombreux responsables ont pris le relais pour appuyer ou contredire les propos du directeur de cabinet à la présidence de la République. Ahmed Ouyahia qui a été franc dans ses propos en plaidant pour une immigration légale a sérieusement crevé l'abcès. Le gouvernement qui a toujours assuré son engagement de prendre en charge ces migrants a fini par lancer un SOS. Devant l'ampleur des flux migratoires, l'Algérie s'est retrouvée sérieusement en difficultés pour gérer ce dossier. Devant les rapports critiques des ONG et la croissance du phénomène, le ministre de l'Intérieur, et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nour-Eddine Bedoui est sorti de son silence récemment pour interpeller la communauté internationale à prendre acte de la situation que traverse l'Algérie. Le front social n'est pas en reste Les prémices d'une rentrée sociale difficile s'annoncent dès maintenant. Les syndicats n'ont pas attendu début septembre pour annoncer leur retour en force. L'intersyndicale autonome qui regroupe 16 syndicats a rappelé, dans un communiqué rendu public samedi dernier le maintien de ses revendications. «Nous maintenons nos revendications sur la retraite, le Code du travail et le pouvoir d'achat», a indiqué l'intersyndicale en invitant le gouvernement à ouvrir le dialogue avec les syndicats autonomes. A l'instar, les anciens de l'ANP ont investi la rue pour rappeler leurs revendications. Ces ingrédients donnent un avant-goût sur ce que sera la rentrée sociale. Le bikini fait aussi sa révolution Il n'y a pas que de la politique ou de l'économie. Les femmes aussi ont fait l'événement. Lassées par les jugements des pseudos conservateurs, les femmes ont pris leur courage à demain pour se baigner en toute liberté en bikini. L'initiative prise par un groupe de femmes sur Facebook a démontré ses fruits. La baignade collective organisée à Annaba a rassemblé plus de 3 000 femmes, venues défier l'interdit. Certes l'action n'était pas une chose facile pour les femmes, mais elle constitue un pas positif. Les femmes n'ont pas besoin de se rendre à l'étranger pour se baigner en bikini. Les Algériennes veulent se réjouir du plaisir de la plage en s'exposant en toute liberté avec le bikini loin des regards complexés.