Des combats et des bombardements aériens ont secoué dans la nuit de mardi à mercredi une enclave rebelle proche de Damas malgré une trêve annoncée, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande- Bretagne). La région de la Ghouta orientale, un des derniers bastions des rebelles opposés au président syrien Bachar al-Assad, est théoriquement concernée par une trêve devant s'appliquer dans le cadre d'un accord sur des «zones de désescalade» conclu en mai entre la Turquie, soutien des insurgés, la Russie et l'Iran, alliés du régime. L'armée syrienne avait annoncé le 22 juillet qu'elle ne menait plus de combats dans certaines «zones» de la Ghouta orientale, quelques heures après l'annonce par Moscou d'un accord pour sécuriser cette enclave rebelle assiégée. Mais les avions du régime ont continué depuis à mener des bombardements, dont un meurtrier contre la ville d'Arbin qui a tué 12 civils dont des enfants, selon l'Osdh. Dans la nuit de mardi à mercredi, des combats ont également opposé dans la zone d'Aïn Tarma des troupes gouvernementales à Faylaq al-Rahmane, un groupe rebelle influent dans la Ghouta. Il s'agit des premiers combats depuis l'instauration de la trêve, selon l'Osdh. Ces affrontements se sont arrêtés hier matin, selon l'Osdh, mais l'armée syrienne a mené ensuite des raids aériens dans le secteur. Les bombardements aériens de l'armée ont également visé la zone d'Utaya, tuant une fillette et blessant sept autres civils, ainsi que la ville de Zamalkan ajoutent les mêmes sources. Les Russes ont affirmé avoir déployé deux postes de contrôle et quatre de surveillance pour faire respecter la trêve que Moscou soutient avoir signé avec des groupes insurgés. Aucune faction rebelle n'a confirmé un tel accord. Selon le quotidien syrien Al-Watan, les zones de la Ghouta orientale contrôlées par le groupe rebelle Faylaq al-Rahmane sont exclues de la trêve car ce dernier s'est allié avec le groupe jihadiste Fateh al-Cham, ancienne branche d'Al Qaïda en Syrie, aujourd'hui présent dans la coalition Tahrir al-Cham. Une carte montrée par le ministère russe de la Défense semble indiquer que les zones frappées dans la nuit de mardi à mercredi sont pourtant théoriquement incluses dans la région où est en vigueur la trêve. «Ces frappes et les combats sont une violation de la trêve», a dénoncé le directeur de l'Osdh Rami Abdel Rahmane. Mardi, la Russie avait nié que la frappe sur Arbin ait visé la zone sous cessez-le-feu. Plus de 330 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la guerre en 2011.