Le chef du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a démenti avoir demandé à l'Italie d'envoyer des navires dans les eaux territoriales libyennes pour lutter contre les passeurs de migrants, contrairement aux dires de son homologue italien. Le ministère libyen des Affaires étrangères a cependant indiqué quelques heures plus tard que des navires italiens pourraient stationner dans le port de Tripoli dans le cadre d'un appui italien aux gardes-côtes libyens. «Le chef du GNA dément avoir demandé à l'Italie l'entrée de navires militaires dans les eaux territoriales libyennes», a indiqué Fayez al Sarraj dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi. «La souveraineté nationale libyenne est une ligne rouge que nul ne doit franchir», a-t-il averti. Selon M. Al Sarraj, ce qui a été convenu avec le gouvernement italien, c'était de «compléter le programme d'appui aux gardes-côtes (libyens) par la formation et l'armement de manière à leur permettre de sauver les vies des migrants et de faire face aux organisations criminelles» qui se trouvent derrière les réseaux de trafic des migrants clandestins. Mais dans un communiqué diffusé hier par l'agence Lana, le ministère des Affaires étrangères a évoqué une demande d'«appui logistique et technique aux gardes-côtes» qui pourrait exiger «la présence de navires italiens dans le port de Tripoli uniquement dans ce but et seulement si nécessaire». Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni avait indiqué mercredi que M. Sarraj avait «demandé au gouvernement italien un soutien technique avec des unités navales italiennes dans la lutte commune dans les eaux libyennes contre les trafiquants d'êtres humains» es trafiquants profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en 2011 pour faire passer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie, en leur demandant d'importantes sommes d'argent. Le chef du GNA, reconnu par la communauté internationale, peine à asseoir son autorité en dehors de la capitale libyenne. Dans son communiqué, M. al Sarraj a dit avoir cependant demandé à Rome de doter les gardes-frontières dans le sud de la Libye d'un système électronique de surveillance. Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 111 514 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer depuis le premier janvier, dont près de 93 500 en Italie. Plus de 2 360 sont morts en tentant la traversée.