Pour la deuxième année consécutive, les concours organisés par la douane pour le recrutement des agents de contrôle, officiers de contrôle et agents de brigade ont connu une tournure assez particulière. Détails. Au moment où les candidats attendaient impatiemment les résultats dudit concours, ayant eu lieu aux mois de juillet et septembre, certains, ont été surpris de recevoir des convocations les invitant à se présenter le 22 novembre au sein des centres universitaires de Ouargla et d'Annaba, afin de repasser les épreuves écrites. Motif: les premiers concours ont été annulés. Pis, la direction de la douane n'a pas pris la peine de convoquer l'ensemble des candidats ayant pris part aux premières épreuves. Les candidats «exclus» ignoraient que les concours avaient été refaits. Comment l'auraient-ils su, puisque aucun avis de presse concernant l'annulation des concours n'a été publié. Comment l'administration de la douane va-t-elle gérer cette situation pour le moins complexe? Pourquoi n'a-t-elle pas pris le temps de convoquer l'ensemble des candidats? Mais surtout, que se cache-t-il derrière la décision d'annulation des premiers concours? Autant de questions pour lesquelles nous n'avons pu avoir de réponse face au mutisme des autorités concernées. En effet, contacté par nos soins, le directeur de la formation à la douane, nous a affirmé qu'«(il) ne parle pas à la presse». Son subordonné hiérarchique nous expliquera, pour sa part, qu'il n'est pas «habilité à s'entretenir avec des journalistes». Alors nous avons essayé d'avoir des explications au niveau de la Fonction publique et plus précisément à la direction des examens et concours - l'autorité chargée de contrôler et d'assurer le bon déroulement des concours - en vain. Le premier responsable nous a demandé de revenir à la fin décembre. Face à cette situation, la tournure qu'ont pris les concours de cette année, demeure inexplicable du moins pour les premiers concernés, en l'occurrence les candidats. Sur un autre plan, les nouvelles mesures appliquées lors du dernier concours (21 novembre) en disent long sur les anomalies enregistrés, durant les épreuves de juillet et septembre. A ce sujet, l'on constate que les derniers concours en date se sont déroulés dans les centres universitaires de Ouargla et d'Annaba, avec interdiction d'accès aux agents de la douane. Alors qu'auparavant, les épreuves s'effectuaient au sein des écoles des douanes. Ces dernières ont été ainsi dégagées de la responsabilité de l'organisation des concours. Une mission attribuée aux sous-directions régionales de la douane... Cette mesure renseigne sur la confusion au sein de la Douane algérienne. Rappelons que l'année dernière, la Fonction publique avait procédé à l'annulation des mêmes concours après qu'un retard de six mois eut été enregistré avant la clôture des listes finales des reçus, violant ainsi, le décret 95-293, relatif aux modalités d'organisation des concours et examens stipulant dans son article 10 que «le déroulement des concours doit s'effectuer dans un délai de deux mois de la date de publication de l'arrêté ou de la décision y afférente... Au cas où le concours n'aurait pas eu lieu dans un délai de trois mois, il devient caduc». L'administration de la douane avait justifié «ce retard par le fait qu'organiser un concours regroupant 12.000 candidats, n'est pas une opération facile», alors que la Fonction publique a vu en cela «une absence de transparence et une maladresse des organisateurs». D'autres questions s'imposent aujourd'hui, avec insistance. Pourquoi la Fonction publique n'est-elle pas intervenue pour bloquer un concours qui n'a pas donné libre accès à tous les candidats? Va-t-on vers une troisième annulation des concours organisés par la douane, sachant que le décret interministériel n°1, qui prévoit la clôture de toute opération le 30 novembre de chaque année? La réglementation exige la clôture le 31 décembre.