Prés de 741 locaux ont été distribués au profit des artisans à l'échelle nationale afin de faciliter la commercialisation et la production des produits artisanaux. Un budget de 790 millions DA sera alloué aux artisans algériens dans la perspective d'améliorer l'artisanat des métiers. Le premier responsable du secteur du tourisme, Hacène Mermouri, a affirmé, jeudi à Alger, que cette somme a été débloquée «du Fonds de soutien au profit des artisans en vue de promouvoir et améliorer l'artisanat qui contribue à la création de postes d'emploi et à la croissance économique». Il a insisté en outre, en marge de l ouverture du 4e Salon de l'artisanat organisé par la Chambre de l'artisanat de la wilaya d'Alger sur l'importance d' encourager «et de soutenir l'artisanat en fournissant de grands efforts pour la promotion de ce produit traditionnel qui reflète la mémoire et les symboles culturels, civilisationnels et historiques de la nation». Le ministre a également mis en avant «les efforts consentis par les autorités publiques à l'effet de promouvoir le niveau de l'artisanat et des métiers». Soulignant dans ce contexte que «1 553 artisans ont bénéficié d'une formation dans le domaine de la gestion et designs en vue de promouvoir la qualité du produit et l'adapter aux besoins des clients». Il a par ailleurs indiqué que «741 locaux ont été distribués au profit des artisans à l'échelle nationale afin de faciliter la commercialisation et la production des produits artisanaux». S'agissant des problèmes rencontrés par les gens du domaine en matière de commercialisation, le même responsable a mis l'accent sur la nécessité de «la participation des artisans aux différentes expositions internationales en vue de commercialiser et promouvoir le produit artisanal». Le ministre a fait part de son projet de «mettre en place prochainement des marchés réservés à la vente de ces produits artisanaux». Bien que la démarche de faire bénéficier les artisans algériens de cette enveloppe financière parte de la volonté de promouvoir les produits artisanaux, il convient parfaitement de se demander si cela peut vraiment être bénéfique sur le long terme pour ce secteur. Sachant notamment que ces produits-là sont plus voués à l'appétit des touristes qu'à celui des Algériens. Or, la situation du tourisme en Algérie n'est guère satisfaisante. Il peut donc paraître peu judicieux d'investir dans l'artisanat des sommes d'argent pendant que le tourisme algérien demeure léthargique. En effet, cette année encore, elle est bien loin de toutes les promesses faites depuis le début de l'année. L'Algérie ne fascine toujours pas les touristes. Une situation qu'elle doit en grande partie à sa très faible capacité d'accueil. Le manque d'infrastructures hôtelières constitue une entrave majeure à la dynamisation de ce secteur. Sans parler des conditions de nombreux sites touristiques qui recèlent de vrais trésors historiques et qui sont hélas voués à la prédation. Cette situation n'est semble-t-il pas près de changer du jour au lendemain, si l'on en croit les récentes déclarations du Hacéne Mermouri qui a annoncé l'arrêt définitif de l'opération d'expansion des zones touristiques dans les wilayas côtières et le réexamen des dossiers des projets déjà lancés. Il admet par ailleurs lui-même, qu'avec ces facteurs, il n'est pas aisé d'attirer les touristes. Même s'il a fait savoir que de nombreux projets seront livrés pendant l'année en cours, il a cependant tenu à relever que pour l'heure il n'existe pas de vraie politique ciblant la promotion du tourisme, particulièrement de façon durable. Hacéne Marmouri a signalé par ailleurs, que «plusieurs plages et hôtels nationaux connaissent une saturation durant cette saison, en dépit, du déséquilibre enregistré entre l'offre et la demande motivé par le manque de centres d'hébergement».