«C'est honteux» Même s'il est vrai que les problèmes d'incivilité se posent avec acuité, il n'en demeure pas moins que la défaillance des autorités publiques est flagrante. Le problème de la collecte et du traitement des ordures ménagères s'avère un véritable casse-tête chinois pour les autorités locales de Béjaïa. Un problème qui touche toutes les localités de la wilaya à longueur d'année. Mais il s'affiche d'une manière drastiquement «inculte» sur les côtes et les stations balnéaires en période estivale. C'est le cas justement de la côte ouest de Béjaïa. En effet, improvisées tout au long de l'accotement de la RN 24 longeant la côte ouest de Béjaïa, notamment dans le territoire relevant de la commune de Toudja, «les décharges sauvages» grandissent davantage chaque jour au rythme des impressionnantes quantités d'ordures ménagères qui s'y déversent dans l'anarchie. Ces déchets, qui dégagent des odeurs nauséabondes à longueur de journée, envahissent les bordures de la RN 24, et défigurent les coquettes stations balnéaires de la côte ouest et altèrent la nature, obligeant tous les automobilistes à fermer les vitres à chaque passage tout en les privant de respirer le bon air marin. Pis encore, le spectre des maladies respiratoires, favorisé par une dégradation alarmante de l'hygiène, continue de hanter les esprits des riverains, qui, eux, habitent à longueur d'année, sans pour autant susciter la moindre réaction des pouvoirs publics. «C'est honteux», nous lance un estivant qui a choisi de passer ses vacances sur la côte ouest de Yemma Gouraya avant d'ajouter: «Cette décharge à ciel ouvert qui longe toute la RN 24 est une grave négligence des pouvoirs publics, mais aussi du manque de civisme des estivants. C'est aussi une immense atteinte à l'environnement. Le drame dans tout ça, c'est que l'on parle du tourisme et de son développement, mais...on est loin...très loin...». Laisser les voies et les bas-côtés propres afin de permettre à tous les usagers de la RN 24 d'apprécier la beauté de la nature, de contempler les belles plages et stations balnéaires de la côte ouest relève du domaine du miracle. La saison estivale tire à sa fin et laisse, malheureusement, derrière elle des espaces publics de la wilaya de Béjaïa qui croulent sous les ordures en laissant paraître un tableau hideux. Aux abords des côtes est-ouest, sur les plages, à la montagne, sur le mont de Gouraya, au cap Carbon, aux Aiguades... les ordures ornent les sites «dits» touristiques... sur le sable des plages, les décharges publiques font partie du décor. Elles prennent leurs places au même titre que les chaises, les tables et les parasols installés ça et là. Le décor est planté désormais: des bouteilles aussi bien en plastique qu'en verre, des détritus de tout genre jonchent le sol au bord de la mer, des estivants cohabitent avec les amas d'ordures, d'où des comportements d'incivisme dénués du moindre souci de préservation de l'environnement. En attendant, ce sujet d'actualité qui a fait couler beaucoup d'encre et qui alimente les sujets de discussions aussi bien des estivants que de tous les citoyens de la région, n'est toujours pas à l'ordre du jour des préoccupations des responsables. Faut-il provoquer les états généraux pour discuter de ce problème devenu un véritable «fléau»? La question mérite d'être posée et nécessite surtout une réponse... devant une menace sérieuse sur la santé publique...l'option du développement du tourisme ne doit pas figurer à l'ordre du jour... B. C.