Plutôt discret lors de ses deux premières saisons lilloises, Yassine Benzia a convaincu face à Nantes lors de la première journée de Ligue 1. L'ancien Lyonnais a les faveurs de Marcelo Bielsa qui apprécie sa débauche d'énergie. Mais le coach argentin espère surtout le voir performer sur la durée. Et si c'était lui, l'une des révélations de la saison de Lille? Yassine Benzia a livré une prestation aboutie contre Nantes en ouverture de la saison - des progrès que le milieu devait confirmer hier face à Strasbourg, lors de la 2e journée, s'il veut devenir le dépositaire du jeu nordiste. «C'est un joueur qui fournit très bien ses attaquants. Il sait très bien se démarquer, il a réussi à trouver des espaces dans le dos des milieux adverses, et a construit une grande partie de notre jeu offensif», a souligné Marcelo Bielsa. Le technicien argentin est sous le charme de l'international algérien de 22 ans qui fait partie de son onze titulaire depuis le début de la préparation, avec succès, et qui a fini par gagner en importance dans l'animation offensive de son équipe. Benzia le lui rend bien: «Quand on a la balle, il me demande de beaucoup bouger entre les lignes, de me montrer. Il ne me donne pas d'ordres spécifiques, et j'aime ça, j'adore ça», déclarait-il avant la reprise de la compétition. Le joueur formé à Lyon, qui a disputé 25 matchs de L1 lors de chacune de ses deux saisons dans le Nord (8 buts en tout), a tout pour devenir le moteur de l'attaque lilloise. «Il a les caractéristiques d'un joueur qui peut mener notre jeu offensif. Il a une particularité qu'on ne voit pas beaucoup chez les joueurs créatifs, c'est qu'il court beaucoup pour se démarquer. J'accorde une forte valeur ajoutée à ce dernier point», a expliqué avant-hier Bielsa. Et avec le recrutement opéré depuis janvier par les nouveaux dirigeants, Benzia est désormais bien entouré. Que ce soit le Néerlandais Anwar El Ghazi à droite, le Brésilien Luiz Araujo à gauche ou Nicolas De Préville en pointe, beaucoup de solutions s'offrent au meneur de jeu. Depuis l'arrivée de Bielsa, le Normand de naissance semble métamorphosé. Pourtant, le technicien argentin nie être à l'origine de quelconque changement: «Il montre simplement de quoi il est capable. Je ne me sens responsable en rien de tout ce que Benzia peut montrer de positif. Si effectivement il a fait des progrès, cela ne dépend que de lui, c'est seulement parce qu'il fournit des efforts et qu'il bénéficie de l'aide d'un collectif.» Parfois critiqué pour son individualisme et pour sa propension à trop dribbler au lieu de passer le ballon, Benzia a trouvé un défenseur en la personne de Bielsa. «Ses dribbles c'est un point positif même si ça ne doit pas être l'essentiel. Mais il faut stimuler cela et pas le brider car on doit profiter des déséquilibres créés par les dribbles», estime le technicien. «Parfois le mieux est l'ennemi du bien quand on parle du dribble.» Toutefois, Benzia a souvent été caractérisé par son inconstance donc il convient de rester prudent, comme l'a reconnu l'entraîneur argentin: «Il est prématuré pour évaluer un changement. Les hauts et les bas dans les rendements sont habituels, ça fait partie du processus de développement d'un collectif et d'un joueur. Je pense qu'il faut attendre de voir comment cela évolue». Le meneur de jeu devra donc confirmer les promesses entrevues depuis quelques semaines.