Nos plages ressemblent de plus en plus à des décharges sauvages Elles ressemblent de plus en plus à des décharges sauvages malgré toutes les initiatives prises pour rendre les plus agréables possible les moments de détente des estivants. Faut-il sortir le drapeau rouge pour interdire la baignade? Il est tout à fait légitime de se le demander. Non pas parce que la mer est démontée, mais pour la simple raison que nos plages sont sales. A un tel point que cela est devenu une question de santé publique. Elles ressemblent de plus en plus à des décharges sauvages, malgré toutes les initiatives prises pour rendre les plus agréables possible les moments de détente des estivants. Le phénomène de pollution persiste et certaines plages deviennent un véritable dépotoir pour les déchets, ordures et eaux usées qui défigurent l'image des plages autorisées à la baignade, accueillant chaque année un grand nombre d'estivants, rapporte l'APS dans une dépêche datée d'hier. Grave! Au point où des représailles sont envisagées par les pouvoirs publics contre les contrevenants. Une mesure extrême qui s'impose. Reste à savoir si elle aura un pouvoir dissuasif. L'idée est en tout cas déjà dans l'air. Ecoutons: «Il est temps de passer à la répression à l'encontre des pollueurs des plages, notamment les industriels en leur imposant des amendes», préconise le directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya d'Alger, Noureddine Mansour. «Il faut durcir les sanctions. C'est la meilleure solution pour garantir l'application de la loi et préserver les plages», a-t-il estimé. La situation est alarmante. A titre d'exemple: sur les 87 plages que possède Alger, seules 65 sont autorisées à la baignade. Et elles sont loin de répondre aux critères qui leur confèrent un tel rang. Quels sont-ils au fait? «Pour dire qu'une telle plage est autorisée à la baignade, elle doit répondre d'abord aux normes et conditions requises, à savoir l'accès à la plage, le parking, les sanitaires, restauration et d'autres équipements dont les tables, chaises et parasols», a-t-il indiqué. «L'eau de la plage doit être obligatoirement contrôlée par des agents spécialisés qui procèdent à des prélèvements» a t-il souligné. Que fait-on pour assurer un tel «standing»? Au niveau de la wilaya d'Alger il existe depuis deux années deux entreprises qui s'occupent de manière régulière de la gestion suivi des plages. Il y a d'un côté l'Office des parcs et des loisirs de la wilaya d'Alger (Opla), qui dispose de 800 agents dont 450 permanents et 350 saisonniers pour assurer cette tâche et de l'autre la Régie foncière de la ville d'Alger (Rfva). La mission de cette petite armée est pourtant perturbée. Par quoi? «Des efforts sont en train d'être accomplis pour la bonne gestion de nos plages. Ce qui reste à faire c'est de changer les comportements et sensibiliser davantage les citoyens sur la nécessité de protéger nos plages» a fait remarquer Noureddine Mansour. Et il n'y a pas de raison de baisser les bras ou de se laisser aller au découragement. Une abnégation qui a donné malgré tout ses fruits. La gestion des plages particulièrement en matière de lutte contre leur exploitation anarchique et l'amélioration des prestations de services ont connu des progrès notoires ces dernières années. «L'objectif est d'assurer davantage la sécurité et le confort au niveau des plages. Nous oeuvrons à l'amélioration des conditions d'accueil et de séjour des estivants» a noté le directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya d'Alger qui a tenu à rappeler que la concession des plages est interdite. Une instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales stipule clairement que l'accès aux plages autorisées à la baignade est «libre et gratuit» a t-il signalé. «Ce principe ne doit en aucun cas être remis en cause, sous quelque forme que ce soit» a t-il poursuivi. Une démocratisation de l'accès aux plages qui n'est pas appréciée à sa juste valeur. Le comportement de nombreux baigneurs y est pour beaucoup. Restes de nourritures, mégots de cigarettes, sachets en plastique...jetés à même la plage ou carrément dans la mer. Un comportement qui doit être banni. Les campagnes de sensibilisation ne suffisent pas. Après la carotte il faut sortir le bâton. C'est certainement le seul moyen de communication que comprennent les récalcitrants.