Après avoir été surpris en 2015 par les premiers attentats, les services de renseignements et de la sécurité intérieure tunisiens semblent avoir pris pleinement la mesure de la menace terroriste au point d'anticiper les coups préparés par des éléments infiltrés. Révélé samedi dernier par Sofiane Sliti, porte-parole du pôle judiciaire tunisien de lutte contre le terrorisme, dans une déclaration à l'agence officielle TAP, un projet d'attentat a été déjoué à Ben Guerdane par l'unité nationale d'investigation dans les crimes terroristes, relevant de la direction générale de la Sûreté nationale d'El Gorjani. 5 personnes ont été appréhendées sur un total de 22. Le juge d'instructions a délivré des mandats de dépôt à l'encontre de 4 des 5 suspects. Le cinquième est sous contrôle judiciaire. Sofiane Sliti a rappelé qu'une enquête a été ouverte par le ministère public, en coordination avec l'unité nationale d'investigation dans les crimes terroristes sous le chef de «complot contre la sécurité intérieure de l'Etat». Des opérations de repérage ont été menées par les unités militaires et sécuritaires, ainsi qu'un échange de renseignements, visant des éléments terroristes se trouvant en dehors du sol tunisien. En outre, le plan concernait le recrutement de jeunes tunisiens censés bénéficier d'une période d'entraînement dans des camps en Libye puis de combattre aux côtés des éléments terroristes déjà sur place ou de rejoindre d'autres théâtres d'opérations. Par ailleurs, ce même programme ambitionnait de réunir les conditions humaines et matérielles susceptibles de faciliter l'entrée clandestine de groupes terroristes en provenance de Libye dans le but évident de commettre des attentats tels que ceux qui avaient visé, en 2016 et 2015, Ben Guerdane et Djerba. Après avoir été surpris en 2015 par les auteurs des premiers attentats, les services de renseignements et ceux chargés de la sécurité intérieure tunisiens semblent avoir pris pleinement la mesure de la menace terroriste au point d'anticiper sur les coups préparés par les éléments infiltrés. Agissant dans une totale discrétion, l'unité nationale d'investigation dans les crimes terroristes a multiplié depuis des mois les faits d'armes, déjouant près d'une dizaine d'attentats dont certains étaient destinés à compromettre la saison touristique. Le groupe terroriste neutralisé à Ben Guerdane se compose de 22 individus, dont 5 récemment interpellés. 15 individus sont encore en liberté et se trouvent actuellement en Libye. Une enquête a été ouverte à leur encontre pour «des crimes terroristes et complot contre la sécurité intérieure de l'Etat». Rappelons que le ministre tunisien de la Défense, Farhat Horchani, avait dernièrement mis l'accent sur la persistance de la menace terroriste en raison de la situation sécuritaire en Libye où on compte plusieurs centaines de djihadistes dont un non nombre de ressortissants tunisiens. Intervenant devant la commission de la sécurité et de la défense relevant de l'Assemblée des représentants du peuple, il avait indiqué que l'institution militaire est conscience de la gravité de la situation en Libye, malgré l'existence de discussions entre les différentes parties libyennes et qu'elle reste prête à tous les scénarios. Saluant une amélioration tangible de la situation sécuritaire comparativement aux années précédentes, Farhat Horchani a expliqué cette amélioration par le nombre exponentiel d'opérations préventives contre le crime organisé, le terrorisme, la contrebande et le trafic d'armes. Selon lui, «les efforts déployés par l'appareil militaire dans les zones montagneuses et frontalières ont évité au pays bien des catastrophes». Surtout, il a annoncé que pour renforcer la protection de la frontière tuniso-libyenne, un système électronique de surveillance va être installé donjt les travaux doivent commencer sous peu au niveau des passages de Ras Jedir et Dhehiba, notamment.