A Béjaïa, c'est une semaine pleine et riche en déclarations de lutte dans le secteur de la Fonction publique, dans l'administration publique et dans le secondaire notamment, à la veille des examens du baccalauréat. En effet, après la déclaration des délégués syndicaux des lycées affiliés à l'Ugta réunis en conférence de wilaya le 04 juin dernier, par laquelle ils se démarquent en dénonçant la situation qui prévaut dans le secondaire, c'est au tour des deux syndicats dits autonomes, le Snapap et le Cnapest qui ont à leur tour protesté en organisant une journée de protestation suivie d'une marche de la Maison de la culture vers le siège de la wilaya. En effet, si le mot d'ordre de grève a été très peu suivi dans les administrations publiques et les APC notamment à travers toutes la wilaya, quelque 700 marcheurs, selon les organisateurs et 300 personnes, selon les services de la sûreté de wilaya, ont répondu à l'appel de leurs syndicats le Cnapest et le Snapap, pour répondre, selon les déclarations des coorganisateurs, aux dernières déclarations faites par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia sous forme d'intimidation et d'avertissement à l'endroit des syndicats dits autonomes au perchoir de l'Assemblée populaire national lors de la présentation de la politique générale de son gouvernement. En arrivant à l'esplanade des marchés devenue par la force des mouvements syndicaux notamment un lieu de lutte, les orateurs des deux syndicats, quoique déçus par le taux de suivi de la grève à travers les APC, notamment dans les lycées avec la fin de l'année scolaire, ont essayé de capitaliser et de faire de cette journée une victoire des syndicats autonomes en appelant à l'arrêt des poursuites judiciaires contre les syndicalistes, le respect des libertés syndicales et le droit à l'exercice syndical, l'arrêt des manoeuvres sournoises des autorités de wilaya visant la déstabilisation du Snapap par l'interdiction de la tenue des assemblées générales entre autres. Les orateurs ont tenu à révéler à l'assistance que «la mise en branle de l'appareil répressif visant les syndicats autonomes et authentiques, porteurs des revendications légitime, du monde du travail, seul rempart aujourd'hui contre l'offensive antisociale menée par les pouvoirs publics, intervient dans une conjoncture caractérisée par des augmentations des prix des produits de première nécessité». En outre, les représentants des deux syndicats n'ont pas raté l'occasion dans leurs déclarations, ainsi que dans leurs prises de parole de tirer à boulets rouges sur l'Ugta qu'ils qualifient de syndicat «maison» en déclarant «les pouvoirs publics dans le but d'accélérer sa politique antisociale et périlleuse pour l'avenir des travailleurs ont besoin de réprimer et d'exclure les syndicats autonomes en privilégiant le syndicat ''maison'' comme faire-valoir afin de croire à l'existence d'un dialogue social». Par ailleurs, ces déclarations ne sont pas entendues de la même oreille par les délégués syndicaux des lycées affiliés à l'Ugta qui ont réagi depuis le 4 juin dernier quant à la situation qui prévaut dans les lycées suite à la détérioration des conditions de travail et la montée de la violence menée par les élèves réclamant leurs notes des deux premiers trimestres avant les examens du dernier. En effet, réunis en conférence de wilaya sous l'égide du Sete-WB, syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation affilié à l'Ugta, les délégués syndicaux de 48 lycées de Béjaïa se démarquent en dégageant toute responsabilité quant à la situation qui prévaut dans le secondaire, une situation qui est due à leur avis, essentiellement à l'effritement du champ syndical en faisant un constat depuis deux ans. Les délégués dénoncent le retard causé par la prise en charge des problèmes des travailleurs des lycées sans distinction entre enseignants, OP, et autres adjoints d'éducation. «Des revendications mises en avant n'ont pas été concrétisées, elles ont eu pour conséquences la fragilisation du mouvement syndical par la division des rangs des travailleurs, le préjudice moral non mesuré causé par des récupérations forcées pendant les vacances, l'ouverture de la voie aux pouvoirs publics pour la remise en cause des acquis sociaux et des libertés syndicales et l'accroissement de la violence dans les établissement dû à l'inquiétude permanente dont sont victimes les travailleurs, les élèves et leurs parents». En outre, les présents n'ont pas ménagé les relais de l'administration centrale en indexant quelques proviseurs: «Cette situation n'aurait pas été possible sans le soutien et l'encouragement sournois de certains responsables dans l'administration à différents niveaux dont l'objectif principal est de saborder l'efficacité de l'action syndicale et entamer sa noblesse» et mettent en garde dans la même déclaration par le biais de leur syndicat le Sete en l'occurrence contre toute tentative visant à faire supporter à ceux qui ont accompli leur tâche normalement. A cet effet, le Sete appelle les travailleurs des lycées en général et ses adhérents, en particulier, à sortir en congé le plus normalement possible et à ne répondre à au ravail pédagogique pendant la période des vacances, une façon de se démarquer du Cnapest, comme cela a été le cas l'année dernière.