Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le CNAPEST fustige la direction de l'éducation et demande l'intervention du wali de Bouira Alors que le mouvement de protestation a été largement suivi
Photo : La Tribune De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche
Près de 400 PES se sont rassemblés hier au niveau de la direction de l'éducation de la wilaya de Bouira en réponse à l'appel adressé par la structure syndicale de la wilaya du CNAPEST, la semaine dernière, à l'ensemble des professeurs du cycle secondaire pour une journée de grève et un sit-in près du siège de l'académie. En effet, le mouvement a suscité un écho auprès de quelques établissements du secondaire que nous avons visités dans la matinée, du fait que des milliers d'élèves des lycées du chef-lieu de la wilaya avaient été renvoyés chez eux, ce qui a poussé les représentants du même syndicat à évaluer le taux de suivi à plus de 90 %. Notons que le CNAPEST de Bouira est représenté à 80% sur l'ensemble des 34 lycées de la wilaya, mais ses responsables déplorent le fait qu'ils soient «marginalisés au niveau de la région par la direction de l'éducation, comme c'est le cas au niveau national par le ministère qui ne veut pas ouvrir les portes d'un dialogue sérieux avec les vrais représentants des professeurs». A l'issue du rassemblement, les membres du CNAPEST de Bouira ont fait lecture d'une déclaration, dont une copie a été remise à la presse locale. Cette dernière comporte une liste des failles qui ont émaillé la rentrée scolaire ainsi que le bilan de l'année dernière, notamment l'examen du baccalauréat 2008 où «des dépassements ont été commis au niveau de certains centres d'examen, à cause de l'affectation de personnes non expérimentées pour la gestion des centres d'examen de l'envergure du baccalauréat», et d'ajouter que «le ministère saisi pour l'envoi d'une commission d'enquête au sujet du scandale du bac à Bouira s'est enfermé dans son mutisme». Pour la rentrée scolaire 2008/2009, les mêmes syndicalistes ont relevé que le mouvement des enseignants a été géré dans le bricolage permanent de la carte scolaire et le non-respect des instructions émanant du ministère et des décisions de la commission paritaire. De plus, les délégués du CNAPEST ont révélé des atteintes aux grades des fonctionnaires et aux postes budgétaires des professeurs du technique qui exercent dans des conditions lamentables et sous la menace de perte de poste en raison de la nouvelle réforme qui est venue compromettre l'enseignement technique dans le pays. Les syndicalistes accusent l'administration de fournir de fausses informations sur le nombre de postes existants ou à pourvoir, le classement des professeurs, ils dénoncent la perte et la modification de certains documents administratifs qui concernent la carrière des enseignants ainsi que la disparition ou la suppression de certains postes à la fin de l'année avant de les voir réhabilités en début d'année afin qu'ils profitent aux amis. S'y ajoute un manque d'encadrement pédagogique qui a causé la surcharge des classes, et administratif qui a entraîné une mauvaise gestion dans certains établissements. Enfin, un manque d'équipements didactiques et pédagogiques, surtout dans certains lycées qui souffrent du manque d'encadrement. D'un autre côté, le coordinateur du CNAPEST a désapprouvé le silence des pouvoirs publics et des responsables du secteur au niveau de la wilaya concernant «l'affaire des œuvres sociales» dont le renouvellement n'est pas encore effectué depuis des années au détriment des intérêts des travailleurs du secteur, dont la majorité n'a pas bénéficié d'une quelconque aide sociale durant toute leur carrière. Le responsable local du CNAPEST a indique que la direction de l'éducation n'a pas réagi en dépit des rapports et autres dépôts de plainte déposés par des groupes ayant géré les affaires de cette commission contre d'autres, qui appartiennent tous au même syndicat, l'UGTA, qui n'a aucune représentation parmi les travailleurs de l'éducation mais qui bénéficie des égards de certains responsables au niveau de la DE. En conclusion, et face au marasme et à la situation désastreuse décriée par les représentants du CNAPEST, l'orateur a dénoncé la campagne médiatique opérée par la direction avec des chiffres et des résultats farfelus présentés pour flouer l'opinion publique. Les autorités administratives, à leur tête le wali, les autorités judiciaires et de Sûreté ont été interpellées pour ouvrir une vraie enquête au sein de la direction de l'éducation afin de faire la lumière sur la gestion des différents services et lever les rumeurs destructrices qui ne cessent de saper le moral des éducateurs, des parents et des élèves eux-mêmes.