Le Palais de la culture, Moufdi Zakaria d'Alger, sous la direction de Mme Bouchentouf, toujours dynamique et pleine de bonne volonté, a célébré la Journée nationale de l'artiste en rendant hommage à deux grands artistes peintres qui se retrouvent hélas, écartés de la scène culturelle et relégués aux «oubliettes» malgré la richesse du patrimoine qu'ils laissent à notre culture. Il s'agit de Abderahamane Sehouli, présent à ce rendez-vous malgré son âge, et Mustapha Bendebbagh, que nous n'avons pas eu le plaisir de voir, car alité et très malade. Ces deux grandes figures de la peinture algérienne ont eu pour élèves des maîtres qui, à leur tour, ont appris à d'autres élèves et de ce fait ont transmis leur talent de génération en génération. A l'initiative donc du Palais de la culture, en partenariat avec la société des Beaux-Arts et à sa tête M.Mustapha Benkahla, une exposition de peinture des élèves des deux maîtres ainsi qu'un concert de musique andalous avec la troupe de la société des Beaux-Arts ont eu lieu le 8 juin 2005, date à laquelle on a décidé de fêter l'artiste sans pour autant se soucier véritablement et concrètement de ses réels besoins. Il est vrai que ce souvenir de Sahouli et de Bendebbagh, en leur offrant un diplôme, un présent, un cadeau en un geste de reconnaissance, est une initiative fort louable de la part de la direction du Palais, mais il aurait été souhaitable que de plus hautes instances fassent de meilleurs efforts et de plus sérieuses initiatives. Il n'y avait pas foule à ce rendez-vous qui aurait dû être un point de départ pour une vraie prise en charge de l'artiste, ce citoyen hors du commun, toujours au service de la culture qui contribue à enrichir le patrimoine national chacun dans son domaine, pour se retrouver hélas, à la fin de son parcours abandonné à son triste sort, ignoré de tous, rejeté comme un vulgaire objet dont on n'a plus besoin. Certes, des tentatives d'amélioration, de changement, de prise en charge sérieuse, par-ci, des volontés de meilleurs recommandations par-là, mettent un peu de baume au coeur de nos artistes mais cela reste insuffisant. La récente réunion qui s'est tenue par le syndicat des artistes s'est voulue un pas en avant vers une loi qui régirait leur parcours et protégerait leurs droits, nos artistes osent espérer que ce projet ne se verra pas avorté pour une raison ou une autre...