Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), poursuit sa campagne de sensibilisation et de rapprochement de la base et ce, en prévision des prochaines échéances électorales. L'homme fort du RND a ainsi rassemblé à l'hôtel Essafir ses troupes, composées essentiellement de cadres et élus de la wilaya d'Alger, afin de mieux expliquer les objectifs de son parti et écouter les principales préoccupations de ses militants. Le secrétaire général du RND a fait savoir, dans son discours, que son parti pourrait faire alliance avec d'autres formations politiques avec lesquelles il partage certains messages. Une allusion directe au FLN, sans toutefois le nommer et qui fait partie des formations politiques républicaines avec lesquelles le RND peut faire alliance. Ouyahia a exclu, toutefois, tout rapprochement avec des partis proches de la mouvance intégriste, indiquant que le RND partage le combat politique de ceux qui sont pour la sauvegarde de l'Algérie. L'Algérie de la démocratie, du développement et du progrès, avant d'ajouter que le plus grand danger pour l'Algérie reste le fondamentalisme religieux. Abordant la question des élections législatives, Ouyahia a indiqué que cela constituait pour le RND un nouveau défi pour l'avenir de l'Algérie. Le SG du RND a dénoncé, par ailleurs, toutes les tentatives de déstabilisation dont a été victime son parti, indiquant: «Si le RND est resté fort, c'est en grande partie grâce à la vigilance et la présence permanente de la base.» «Le RND, poursuit M. Ouyahia, a besoin d'approfondir son expérience et ce, en dépit des étapes qu'il a franchies jusque-là.» Sur un autre registre, Ahmed Ouyahia a critiqué tous les complots et toutes les agressions ayant ciblé l'Algérie de l'intérieur et de l'extérieur, touchant plus particulièrement ses institutions, son armée et sa crédibilité. Il a précisé que les concepts du «Qui tue qui?», du «collecteur Padovani» ou encore de «l'arrêt du processus électoral» sont l'oeuvre exclusive du parti dissous, dont l'utilisation médiatique et politique vise ni plus ni moins à discréditer un Etat fort et souverain. Fidèle à sa vision d'éradicateur, Ouyahia a affirmé, au cours de sa rencontre avec la base, que la lutte antiterroriste constitue le plus grand défi que le RND doit relever, afin de préserver la stabilité du pays. Il a précisé, en outre, que «la lutte contre ce phénomène constitue un combat pour l'Algérie qui a besoin de la stabilité draineuse d'investissements». M.Ouyahia dira: «Le terrorisme, qui continue à faire des victimes parmi les Algériens, ne sera pas exterminé, tant qu'on n'aura pas frappé ses racines par la prise en charge effective des affaires des citoyens, l'amélioration de leur situation sociale et l'absorption de leur colère, même si une telle action implique de gros efforts et beaucoup de temps.» Ouyahia a également déclaré, lors de cette rencontre, que le RND est né dans une conjoncture extrêmement difficile qui exigeait une action fidèle, afin de contribuer à l'édification de l'Algérie dans le cadre du pluralisme politique qui devait être plutôt bénéfique pour le pays. Evoquant, au passage, les événements de Kabylie, le SG du RND et ministre de la Justice a exprimé son inquiétude de voir l'exploitation morbide à tout prix de la situation et des difficultés de la région. A ce propos, Ouyahia dénonce tous ceux qui essayent de jouer dans ce terreau, en faisant prévaloir ce qui peut être des coquetteries ou des calculs. Il a déclaré, en substance, qu'«on veut des cadavres à la place du dialogue». Il affirme que la situation en Kabylie était suffisamment douloureuse et inquiétante sur le terrain pour qu'on lui rajoute des complications, allusion faite à la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle vivent les habitants de Kabylie. Ouyahia a salué, toutefois, les efforts engagés par le gouvernement pour lancer une dynamique rapide pour le règlement de la crise. Enfin, répondant aux préoccupations des militants soulevées lors de cette rencontre, et qui concernent surtout l'accès à des canaux de communication entre le sommet et la base, la protection des élus contre les complots et l'absence de locaux. Ouyahia indiquera que «pour faire de la politique, on n'a pas spécialement besoin d'un local», donnant l'exemple des intégristes et de l'opposition qui accomplissent un excellent travail sur le terrain sans pour autant avoir un siège. Ouyahia a saisi l'occasion pour lancer un ultimatum à ses militants afin de respecter leur engagement et payer leurs cotisations, tout en indiquant que cette méthode n'est pas une tradition «RNDiste», mais une règle de la culture démocratique. Le SG du RND a précisé, à ce sujet, que seulement 30% des militants ont payé leurs cotisations et que, par conséquent, on ne peut parler de local et de création d'un journal partisan si on ne participe pas au financement du parti. Répondant à certaines exigences matérielles de certains militants, Ouyahia répond avec fermeté et sans ambages que ceux qui sont venus au RND pour avoir un logement, un emploi ou une quelconque satisfaction matérielle, se sont trompés de parti et qu'ils peuvent partir. «Une déclaration de guerre» faite à tous les opportunistes qui profitent de la place du parti pour s'enrichir et se faire un nom grâce au RND. Une attitude qui démontre, si besoin est, l'intention du SG du RND d'assainir le parti de ces élus corrompus, qui offrent une image néfaste du RND et dont la plupart sont actuellement en prison. On retiendra, enfin, de cette rencontre une nette volonté d'Ouyahia de se rapprocher de sa base, de la préparer aux prochaines échéances électorales et, enfin, de connaître le poids politique du RND sur la scène actuelle. En dépit de toutes prévisions politiques des alliances cachées ou connues, le RND concentrera sa force sur la capitale, dont il fera son traditionnel et habituel fief politique.