Cette nouvelle rencontre dont n'a pas filtré une décision forte semble avoir démoralisé les prix du pétrole qui ont reflué. La belle série de la semaine dernière a pris fin. Les cours de l'or noir ont débuté la semaine à la baisse. Hier, aux environs de 12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 52,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de septembre se négociait à 48,47 dollars pour céder 4 cents. Un recul qui s'annonçait plus prononcé vers 17h00. Plus de 1 dollar à Londres et autour des 80 cents à New York La morosité gagnait à nouveau les marchés qui tendaient l'oreille vers une réunion de suivi de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres grands producteurs, dont la Russie. «Les producteurs présents à la réunion doivent s'assurer que les pays se tiennent à leurs objectifs pour éviter que les prix ne flanchent à nouveau. Des commentaires satisfaisants pourraient aider les prix à remonter», a fait remarquer Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. L'Opep et ses alliés enchaînent les réunions (les 7 et 8 août à Doha, les 24 et 25 juillet à Saint-Pétersbourg en Russie) pour faire tenter de rassurer les marchés. Ce qui n'est pas resté sans effet. Il est, en effet incontestable que les décisions prises en Russie par le Comité de suivi Opep-non- Opep ont redonné un coup de fouet aux prix du pétrole. Un chapelet de déclarations destinées à dégager les perturbations qui ont failli saborder la décision de l'Opep et de ses 11 alliés, de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour. La mise en bouche a été l'oeuvre de l'Algérie. «La mise en oeuvre de l'accord de coopération entre les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et non-Opep est globalement excellente», avait affirmé le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, lors de la 4ème réunion du Comité ministériel de Monitoring conjoint Opep et non-Opep qui s'est tenue le 25 juillet 2017 à Saint-Pétersbourg. «Plus de 350 millions de barils d'approvisionnement en pétrole ont été supprimés dans un effort conjoint», a annoncé le même jour le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. Les résultats sont significatifs. Les réserves mondiales de pétrole et de produits pétroliers ont diminué pour la première fois depuis trois ans. Les réserves dans les pays de l'Ocde (Organisation pour la coopération et le développement économiques) ont reflué de 90 millions de barils. «Pour la première fois depuis 2014, l'investissement mondial dans le secteur s'est inversé à la croissance, ce qui contribuera à éviter un déficit potentiel à l'avenir», a souligné le responsable russe. Une tendance provoquée le 28 septembre 2016 à Alger lors d'un sommet historique de l'Opep qui s'est tenu en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Il avait débouché sur un accord retentissant, conclu le 10 décembre 2016 à Vienne, en Autriche. Les pays Opep et non-Opep avaient décidé de baisser leur production de près de 1,8 million de barils par jour pour rééquilibrer le marché. Une dynamique qui a connu un passage à vide hier. Le dernier rapport mensuel de l'Agence international de l'Energie le laissait présager. «La production de l'Opep dépasse la demande annuelle moyenne, selon les données de l'AIE, ce qui semble indiquer que le marché va avoir du mal à se rééquilibrer rapidement», ont indiqué les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Ce qui a dû probablement freiner les ardeurs d'un baril qui était sur la montante. «La réaction du marché est toutefois limitée car ces nouvelles informations ne représentent pas vraiment un choc», avait fait remarquer, pour sa part, Bart Melek de TD Securities. La résurrection du baril est toujours en attente.