Les déplacés internes en République démocratique du Congo ont quasiment doublé en six mois à la suite notamment des violences dans le Kasaï et des conflits entre Pygmées et Bantous dans le Sud-Est, a déclaré samedi soir le numéro 2 du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Sur l'ensemble du territoire congolais (2,3 millions de km2, 70 millions d'habitants, neuf pays frontaliers), le HCR a enregistré une croissance du nombre des déplacés internes de «deux millions début 2017 à près de quatre millions six mois après», a affirmé George Okoth-Obbo. Il y a au total 3,8 millions de déplacés en RDC, précise le HCR. La République démocratique du Congo (RDC) est d'ailleurs le pays au monde qui compte le plus grand nombre de déplacés internes, avait déjà révélé en mai le Conseil norvégien pour les réfugiés, qui avançait alors le chiffre de 3,7 millions. Les violences dans le Kasaï (centre) ont poussé depuis un an 1,4 million de personnes à quitter leurs foyers. Elles ont aussi causé la mort de plus de 3.000 personnes dont deux experts de l'ONU. Dans la province du Tanganyika (sud-est), des affrontements entre Pygmées et Bantous ont également provoqué des déplacements massifs des populations, selon le HCR. Ces déplacés sont venus s'ajouter à ceux des conflits dans l'est du pays (les deux provinces du Kivu), en crise depuis 20 ans. «Le Kasaï-central abrite plus de 670.000 déplacés, ce qui le place en deuxième position après le Nord-Kivu qui compte 957.000 déplacés», relevait en juillet le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). La priorité actuelle du HCR dans la crise Kasaï est la «protection immédiate» des déplacés internes dans le Kasaï où des gens «manquent d'habits et de nourriture», avec «des enfants qui dorment dans des conditions difficilement imaginables», a déploré M. Okoth-Obbo au troisième et dernier jour de sa visite en RDC, qui l'a conduit au Kasaï et au Sud-Kivu.