Devant les membres du Conseil, M. Salamé a plaidé la cause du peuple libyen qui subit au quotidien des difficultés d'ordre économique et social. Le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, s'est dit «convaincu» devant le Conseil de sécurité que «notre attachement à l'Accord politique libyen comme cadre de référence ne doit pas nous empêcher de nous adresser à tous les Libyens, quels que soient leurs statuts et leurs positions passées ou présentes, de sorte de pouvoir garantir une réconciliation pour tous». Pour sa toute première intervention devant le Conseil en cette qualité, M. Salamé a dressé un bilan de ses activités au cours du mois écoulé, depuis sa nomination, qui fait également de lui le Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul). Devant les membres du Conseil, M.Salamé a plaidé la cause du peuple libyen qui subit au quotidien des difficultés d'ordre économique et social. «De mes entrevues, un tableau émerge clairement. La population libyenne est exaspérée par la détérioration des conditions de vie dans leur pays», a-t-il déclaré, cité par l'ONU dans un communiqué publié lundi. «A moins de relever les défis économiques, la situation humanitaire ne fera que s'aggraver», a prévenu le Représentant spécial, qui a également fait état des préoccupations sécuritaires. «Lors de ma première nuit à Tripoli, je me suis endormi au son des rafales de coups de feu», a-t-il dit. Tandis que de nombreux civils meurent ou sont blessés dans des affrontements armés ou à cause des restes explosifs de guerre, des milliers d'autres sont détenus de manière prolongée, la plupart privés de procès équitables, a poursuivi le chef de la Manul, avant de rappeler que l'attaque perpétrée contre le point de passage d'al-Fuhaqa le 24 août dernier avait été attribuée à Daesh. Après avoir reconnu que la situation sécuritaire s'est améliorée dans certaines régions du pays, notamment à Tripoli, M. Salamé a identifié plusieurs éléments qui font obstacle sur le plan politique. Tout d'abord, l'incertitude qui plane sur le «sens» à donner à la fin de la période de transition politique, prévue le 17 décembre prochain par l'Accord politique. «L'une des tâches les plus urgentes est de bâtir un consensus entre Libyens sur la signification juridique et politique à donner à cette date-anniversaire», a-t-il expliqué, en prévenant des risques que ferait peser sur le pays un «vide constitutionnel». Le chef de la Manul s'est félicité de constater que la plupart de ses interlocuteurs semblent s'accorder sur l'idée d'amender l'Accord politique, à propos duquel «j'espère pouvoir faire une annonce dans les prochains jours». De son côté, le représentant de la Libye, Elmahdi S. Elmajerbi, a souhaité que ces efforts aboutissent et puissent faciliter la formation d'un gouvernement d'entente nationale, qui devra selon lui relever de multiples défis, du terrorisme aux migrations illégales, en passant par la gestion des ressources naturelles, les violations des droits de l'homme et l'absence d'Etat de droit.