Abdelkader Bensalah--Saïd Bouhadja--djamel ould abbès Abdelkader Bensalah, Saïd Bouhadja et Djamel Ould Abbès sont montés au front pour défendre le président et mettre un terme à ce débat. Pas de vacance du pouvoir. Le Parlement a fortement critiqué la demande de certains partis de l'opposition qui appellent à l'application de l'article 102 de la Constitution portant sur la vacance du pouvoir. Par le biais des ses deux chambres, le pouvoir législatif a opposé un niet catégorique. Les présidents de l'Assemblée nationale populaire et du Conseil de la nation, en l'occurrence Said Bouhadja et Abdelkader Bensalah, sont montés au front pour mettre un terme à ce qu'ils qualifient de faux débat. Dans leurs discours respectifs prononcés à l'ouverture de la session parlementaire, hier, les deux hommes politiques ont dénoncé ouvertement cette campagne menée contre le président de la République. «Les voix qui portent de faux jugements, qui outrepassent l'éthique politique et tentent, par désespoir de cause, de semer le doute sur les institutions de l'Etat et sa crédibilité, ignorent sciemment et pour des raisons obscures la logique constitutionnelle», a lancé le président de l'APN dans son discours d'ouverture de la session parlementaire. Saïd Bouhadja va jusqu'à affirmer que l'objectif de cette campagne «n'est rien d'autre que d'affaiblir les institutions constitutionnelles de l'Etat et de faire reculer le pays avec tous les risques que comporte cette aventure dans l'inconnu». Le propos est lourd de sens et les accusations directes, à la limite d'un procès pour haute trahison. Le troisième personnage de l'Etat visiblement contrarié par ce qui se dit dans la presse et les réseaux sociaux a tenu à remettre les pendules à l'heure en soulignant que «le président de la République a été plébiscité par le peuple algérien à l'issue d'un suffrage transparent et démocratique. Il est le garant de la Constitution, de la sécurité et le fondement de la stabilité». C'est dire que vouloir remettre en cause sa présidence, ça équivaut à entraver la volonté du peuple algérien, semble dire Saïd Bouhadja, pour qui, ce «faux débat» sur la vacance du pouvoir, n'a d'autre sens que celui d'attenter aux institutions de la République, mais aussi aux principes démocratiques qui les fondent. «Les élections sont la voie unique de la légitimité. Le développement de l'édifice démocratique et son ancrage ne pourront se faire sans le respect des institutions constitutionnelles et l'écoute de la volonté du peuple», a clamé le président de l'APN, histoire de rappeler qu'en Algérie, il existe des institutions et une loi suprême qui les gère. Abondant dans le même sens, le président du Conseil de la nation a indiqué que «la légitimité du président est une question résolue lors des élections de 2014». Le deuxième personnage de l'Etat a balayé toutes les rumeurs qui circulent sur la santé du chef de l'Etat. «Nous voulons rassurer que le président se porte bien et qu'il exerce ses prérogatives constitutionnelles», a-t-il tenu à confirmer. Emanant de ce niveau de responsabilité dans la pyramide de l'Etat, ce propos vaut une déclaration officielle sur les intentions du pouvoir sur cette question précisément. Ainsi, après Saïd Bouhadja, Abdelkader Bensalah délivre un message clair aux partisans de la déclaration de la vacance du pouvoir. Le président du Conseil de la nation reproche aux détracteurs du président de la République une absence de vision quant à la bonne attitude à prendre dans les circonstances qui président à la situation que traverse le pays. Pour Bensalah, «la conjoncture actuelle nécessite de soutenir le président, de défendre sa légitimité constitutionnelle, de renforcer l'unité du pays et s'atteler au règlement des vrais problèmes du pays». La chambre haute du Parlement dresse donc par la voix de son premier responsable les priorités du pays et invite, par voie de conséquence, les acteurs politiques à se concentrer sur les questions d'ordre socio-économique, au lieu d'insister sur l'exercice du pouvoir lequel est régi par des règles constitutionnelles, jusque-là, respectées par les tenants du pouvoir. Il y a lieu de souligner que c'est la première fois que le Parlement avec ses deux chambres s'exprime ouvertement sur cette question. Cette double sortie des deuxième et troisième personnages de l'Etat apporte une preuve éclatante de la cohésion au sommet de l'Etat, en sus d'un solide consensus autour du quatrième mandat du président de la République.