A quelques jours de son match contre le Zimbabwe, la sélection nationale est en pleine dérive. L'équipe nationale aura préparé de la plus mauvaise façon qui soit son important rendez-vous de dimanche prochain contre son homologue du Zimbabwe. Perdre 3-0, en amical, n'est assurément pas la meilleure manière de se retaper le moral en vue d'un combat qui va décider de son avenir dans la CAN 2006. L'équipe du Mali est venue remuer le couteau dans la plaie et apporter sa contribution à la démonstration, mille fois remise sur le tapis, que le football algérien marche bien sur la tête. Il convient, bien sûr, de prendre garde à ne pas condamner l'équipe tant qu'elle n'a pas affronté le Zimbabwe. Des réactions d'orgueil, on en a vu en football. Rien que pour l'équipe d'Algérie, on rappellera qu'en 1981, pour préparer un match contre le Nigeria qui devait avoir lieu à Lagos, les Verts avaient disputé, une semaine auparavant, au stade du 5-Juillet, un match amical face au Paris SG, qu'ils avaient lourdement perdu (0-3). Cela ne les avait pas empêchés d'aller dominer les Green Eagles devant leur propre public (2-0). Mais à l'époque, il s'agissait d'une sélection qui renfermait dans ses rangs de jeunes talents nommés Belloumi et Assad (Madjer n'avait pas joué l'aller à Lagos mais le retour à Constantine) encadrés par des chevronnés comme Fergani, Chebel, Zidane et Korichi pour ne citer que ceux-là. Avouons que la cuvée de joueurs d'aujourd'hui n'a qu'un lointain rapport, en termes de talent, avec la génération de 1982. Il était un temps, assez récent, où le football malien ne tenait pas la distance face à son homologue d'Algérie. La tendance s'est nettement renversée et voit des Verts souffrir le martyre face à des Maliens qui n'ont pas fait montre d'une immense activité sur le terrain. Il est bon de signaler que cette équipe malienne est éliminée depuis fort longtemps du Mondial 2006 et est à 90% en passe d'être éjectée de la CAN 2006. Une chose est sûre, l'entraîneur Ali Fergani est loin d'avoir l'embarras du choix mais se trouverait plutôt dans la position de quelqu'un qui aurait le choix de l'embarras tant les problèmes se succèdent. Déjà forcé de composer son équipe sans Brahami ni Bouguerra qui seront absents face au Zimbabwe pour cause de suspension, il a dû enregistrer le forfait de Anther Yahia et monter une défense expérimentale avec la titularisation de Gaouaoui au poste de gardien, celle de Diss (remplacé par Babouche en fin de match), de Zaoui, de Madouni (qui effectuait ses premiers pas en sélection) et de Belhadj (qui effectuait son retour après avoir raté Angola-Algérie). Au milieu, Fergani a placé Dziri (remplacé en cours de match par Daoud Sofiane), Mansouri et Kraouche alors qu'en attaque, il aligné Ziani, Yacef (qui a cédé sa place à Zazou) et Boutabout (remplacé par El Hadi Adel). Cet ensemble n'a pas pesé bien lourd face à des Maliens bien mieux en place, plus physiques et certainement plus réalistes. D'un réalisme qui leur a permis de planter trois buts au milieu d'une défense souvent hors du coup comme sur le 3e but où le ballon, mal arrêté par Gaouaoui, sur un tir assez appuyé, a été repris en toute tranquillité par Mamadou Dissa devant des défenseurs qui se regardaient. En outre comme face à l'Angola, les Verts ont fait fausse route sur le plan offensif, Boutabout manquant de soutien et constituant une proie facile aux athlétiques défenseurs maliens. D'ici à dimanche, Fergani va devoir remettre un certain nombre de choses au point. A Oran ,le groupe de joueurs sera rejoint par Belkaïd, Raho et Ghazi. Il n'est pas exclu que le coach national fasse appel à un, voire deux autres joueurs, surtout des attaquants, mais a-t-il vraiment le choix dans le désert que procure en la matière le football algérien? C'est là tout le drame de la discipline.