La circulation routière à Alger est devenue infernale La reprise donne des sueurs froides aux automobilistes qui craignent le grand bouchon de la rentrée...C'est même un véritable cauchemar pour certains qui prévoient un plan de bataille afin d'éviter de passer des heures entières dans les embouteillages en cette matinée de septembre qui s'annonce des plus chaudes. La vraie rentrée, c'est ce matin! Après que beaucoup d'Algériens eurent prolongé leurs vacances et accessoirement leur Aïd jusqu'à hier, la majorité va reprendre ce matin le chemin du travail. Une reprise qui donne des sueurs froides aux automobilistes qui craignent le grand bouchon de la rentrée...C'est même un cauchemar pour certains qui prévoient un véritable plan de bataille afin d'éviter de passer des heures entières dans les embouteillages en cette matinée de septembre qui s'annonce des plus chaudes. «Ah, cette nuit (hier, ndlr) ça sera dodo à 21h et réveil à 5h30. A 6h, je dois être déjà sur la route pour éviter toute mauvaise surprise», assure Bassem qui habite à Réghaïa (banlieue est d'Alger) et qui travail à Ouled Fayet (banlieue ouest). «Je préfère avoir deux heures d'avance que de passer trois ou quatre heures dans les embouteillages», rapporte-t-il. Si Bassem a la chance de pouvoir prendre de l'avance, ce n'est pas le cas de Lina qui doit d'abord déposer ses enfants à l'école avant de s'aventurer sur le terrible chemin du boulot! «Certes, je commence le travail à 9h mais je dois déposer mes enfants à l'école aux environs de 7h45 avant de me rendre de Rouiba jusqu'à Kouba. Il n'y a pas un jour où je n'arrive pas en retard, ce trajet qui, en week-end ne dépasse pas le quart d'heure, je le fais en moyenne en deux heures», témoigne-t-elle d'un air des plus désespérés. «Des fois, ça va jusqu'à trois heures. Je ne vous dis pas dans quel état j'arrive au bureau. Je suis lessivée avant de commencer le travail. Le Barrage des bananiers est devenu pour moi une véritable phobie...», ajoute-t-elle avec l'esprit qui est déjà branché au lendemain matin (ce matin, ndlr). Cette angoisse, elle la justifie par le cauchemar de la dernière semaine du mois d'août. Le cauchemar des Bananiers La capitale Alger a vécu un véritable état de siège. Il a fallu près de 4 heures pour faire 20 km. Les routes menant de l'est du pays vers Alger étaient complètement bouchées durant plusieurs jours consécutifs, alors qu'on était censé être en période de vacances où la circulation automobile est moindre. Tout le monde s'interrogeait sur la raison ayant causé ces immenses embouteillages? La réponse, rien, mis à part les fameux barrages filtrant de la police et la gendarmerie qui quadrillent la capitale, pour des raisons de sécurité évidente. Dépassé ces barrages, ça roule comme sur des roulettes... Avec sa cinquantaine de barrages filtrants, son million de voitures et ses 300.000 véhicules supplémentaires par jour, Alger n'en finit donc pas d'étouffer dans la circulation. Alors comme Bassem et Lina, les automobilistes qui doivent gagner la capitale pour se rendre au travail, ou tout simplement régler de la paperasse administrative attendent avec impatience le nouveau plan de circulation pour Alger qui doit entrer en vigueur en ce mois de septembre. En effet, l'Etat a dégagé une enveloppe de 15 milliards de dinars (près de 130 millions de dollars) pour la réalisation d'un projet algéro-espagnol destiné à la régulation de la circulation routière et de l'éclairage public à Alger. Il s'agit d'un projet-pilote baptisé «Système intelligent de gestion dynamique de la mobilité urbaine», qui comprend une gestion centralisée des feux tricolores à Alger. La première phase du projet consiste à doter quelque 200 carrefours de feux tricolores, et 300 autres dans un second temps, pour atteindre un nombre global de 500 carrefours, qui couvriront l'ensemble de la wilaya. Ces feux seront ainsi gérés par un centre de régulation, implanté dans la commune de Kouba, grâce à des données sur l'état du trafic recueillies par des boucles de détection installées dans différents points dans l'agglomération. Le plan des feux et la durée des cycles seront adaptés à l'état du trafic. En attendant, ce système de régulation qui porte tous les espoirs d'automobilistes à bout de nerfs, les Algériens se rabattent sur leurs smartphones, avec l'application Google Maps et l'info trafic en temps réel. Le smartphone à la rescousse... C'est-à-dire un GPS intelligent qui nous permet de consulter directement le trafic routier et choisir la destination. Ainsi, un clic sur le bouton «trafic» Google Maps donne le meilleur itinéraire à suivre pour arriver à destination. Mais ils comptent surtout sur la page Facebook «info trafic Algérie» qui leur permet de partager les «bons plans» routes de la journée. Cette page qui contient plus de 446.000 membres est devenu le geste quotidien de beaucoup d'automobilistes avant qu'ils ne prennent la route. Créée par des usagers qui en ont assez de perdre leur temps dans les bouchons, cette communauté est ouverte à tous et propose, grâce à une participation volontariste de ses membres, de partager des informations utiles sur l'état du trafic routier dans plusieurs villes d'Algérie. Les animateurs de ce groupe en sont aussi les utilisateurs. Une page qui comme Google Maps garantit aux utilisateurs d'aller au plus vite. Enfin, du mieux que l'on peut...