En réalité cette rencontre s'annonce comme étant un grand show que présentera Ouyahia devant les parlementaires Avant ce face-à-face qui s'annonce explosif, le Premier ministre réunira dans les prochains jours, les chefs des groupes parlementaires de tous les partis, une manière pour lui de tâter le terrain. Le Premier ministre doit présenter dans les prochains jours le plan d'action de son gouvernement au Parlement. Mais afin que tout soit parfait pour ce «show» politico- médiatique qui s'annonce explosif, Ahmed Ouyahia compte réunir les chefs des groupes parlementaires. Une réunion qui devrait avoir lieu au courant de la semaine. Il sera question d'étudier et débattre ce plan d'action, adopté mercredi dernier devant le Conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika avant qu'il ne soit présenté au Parlement pour adoption. Ouyahia veut au plus vite passer à l'action, mais dans la concertation avec toutes les forces politiques représentées au niveau du Parlement. C'est dans ce sens, que les chefs des groupes parlementaires ont reçu, samedi dernier, des invitations pour assister à cette réunion où il sera surtout question de l'élaboration des projets de lois. Tous les partis disposant d'un groupe parlementaire, y sont conviés qu'ils soient du gouvernement ou de l'opposition. La présence à cette réunion n'est pas obligatoire, mais selon une source autorisée, Ouyahia souhaite une participation de tous les concernés pour avoir une vision globale de ce plan. En réalité, cette rencontre n'est qu'une répétitions pour ce qui s'annonce comme étant un grand show que présentera Ouyahia devant les parlementaires. Expert émérite en la matière, le Premier ministre s'adonnera à coeur joie à cette joute qui est son «sport» politique le plus favori. Orateur convaincant par la force de l'argument et maîtrisant parfaitement les dossiers, il a toujours le mot juste pour adoucir les positions les plus hostiles, fussent-elles celles des opposants les plus récalcitrants. C'est à cet exercice qu'il s'adonnera dans le cadre de la présentation de son plan d'action devant les parlementaires. Un programme qui doit amorcer l'opération «commando» dont le président Bouteflika a chargé son homme de confiance à accomplir, à savoir sauver le pays de la banqueroute sans toucher aux acquis sociaux des Algériens. Pour atteindre cet objectif, Ouyahia va se baser sur le «nouveau modèle de croissance», qui est le leitmotiv de son plan d'action. Cette stratégie s'appuiera sur «l'investissement productif, notamment dans les secteurs où le pays dispose déjà d'une base ou d'avantages comparatifs». Il s'agit de 11 domaines qui ont démontré leurs performances, ces dernières années et d'autres qui recèlent un potentiel capable d'évoluer rapidement en activités compétitives. L'Exécutif a ainsi placé en tête des priorités l'électronique, le numérique, les industries agroalimentaires, l'automobile, suivis du ciment, de l'industrie pharmaceutique, du tourisme, de l'aval des hydrocarbures et des ressources minières. Il entend également promouvoir les énergies renouvelables et les énergies fossiles non conventionnelles. Une stratégie ambitieuse, que les députés sont appelés à étudier minutieusement et y apporter les correctifs nécessaires, avant de l'adopter. Ouyahia qui a l'art de séduire les plus réticents, saura comment faire adhérer l'écrasante majorité à ce plan d'action. Néanmoins, le chef de l'Exécutif va en profiter pour faire le spectacle. Avec son calme légendaire et sa maîtrise parfaite de tous les dossiers, il devrait répondre à toutes les questions chaudes qui minent la rentrée sociale. Comme à son habitude, Ouyahia devrait «sortir» l'artillerie lourde pour répondre au «chahut» que certaines parties tenteront de provoquer, notamment les groupuscules qui appellent à la destitution du président dont le mandat court jusqu'à avril 2019. le Premier ministre a déjà annoncé la couleur, samedi dernier, en répondant que ces appels, qui visent à perturber la rentrée, n'étaient que du... «Rih fi barrima». (que du vent, Ndlr). Pour Ouyahia, le chef de l'Etat a répondu lui- même au groupe de l'article 102 lors du Conseil des ministres qu'il a présidé mercredi dernier. «Ils ont eu la réponse qu'il fallait mercredi dernier lors de la tenue du Conseil des ministres présidé par Son Excellence monsieur le président de la République», a-t-il répliqué avec une grande assurance en marge des travaux du conseil national du RND qu'il a présidé. Un avant-goût donc d'un «show» explosif dont seul «Si Ahmed» a le secret...