«Il est extrêmement important d´élaborer un plan national global pour la protection de l´enfant.» C'est en ces termes que s'est exprimée Mme Saadia Nouara Djaafar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, au cours d'une rencontre qui s´inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée de l´enfant africain, organisée jeudi à Alger. La ministre a indiqué que cette rencontre, était une opportunité, pour les spécialistes des questions de l´enfance d´examiner les aspects de violence contre l´enfant et de souligner le rôle de la justice et le pouvoir du magistrat dans la protection de cette catégorie de la société. Dans cette optique, Mme Saadia Nouara Djaafar a tenu à rappeler que la Convention internationale des droits de l'enfant, adoptée par l'Organisation des Nations unies en 1989 et ratifiée par l'Algérie en 1992, insiste sur le fait que les gouvernants doivent garantir aux enfants «le droit de vivre dans un climat de bonheur, d'amour et de compréhension.» Par ailleurs, le constat établi par l'Unicef parle de lui-même : pour l'ensemble du monde, 13 millions d'enfants ont été rendus orphelins du seul fait du Sida, 250 millions d'enfants ne reçoivent pas de soins médicaux, sans oublier évidemment tous ceux, malheureusement encore trop nombreux, qui subissent différentes formes de sévices et d'exploitation ou qui sont impliqués de force, en tant qu'acteurs, dans des conflits armés qui les dépassent. Elle a évoqué le projet de loi concernant la protection de l´enfant, portant sur «la mise en place d´une instance nationale de suivi des enfants avec la participation de toutes les parties concernées et les instances nationales», ajoutant que «c´est une loi-cadre qui englobe toutes les lois précédentes et qui comprend de nouveaux mécanismes dans ce domaine». Elle a également souligné l´absence de statistiques qui font ressortir le nombre exact d´enfants exposés à la violence. La ministre a souligné l´importance accordée par l´Algérie à l´enfant dans la législation, notamment en ce qui concerne la répression de tous types de violence et qui a donné lieu à la mise en place de centres de protection des enfants, les centres d´enfants victimes de terrorisme et les centres de protection des mineurs ainsi que d´autres cellules visant la prise en charge de cette catégorie. Elle a évoqué dans ce sens «l´intérêt qu´accorde le programme de réforme de la justice à la situation de la femme et de l´enfance». Par ailleurs, le président du réseau Nada pour la protection des droits de l´enfant, M.Abderrahmane Araar, a présenté son organisation qui comprend 100 associations oeuvrant dans ce domaine, «à la diminution de la violence exercée sur les enfants». «Le réseau NADA a reçu 7000 plaintes de parents d´enfants ayant subi différents types de violence depuis sa mise en place l´année précédente», a-t-il dit. Une psychiatre et spécialiste des questions de la famille est revenue sur «les traumatismes d´enfants victimes de violence» soulignant «le rôle de la famille dans la prise en charge et la protection de l´enfant». Livrés à eux-mêmes, un nombre de plus en plus important d'enfants basculent dans la violence. Une étude menée par le Cnes parle d'«un danger qui a pris de l'ampleur et qui a également changé de visage, de forme et de nature».Ce phénomène, selon les différentes études, est lié à un cumul de dysfonctionnements des institutions de l'Etat et de la famille.