La ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaafar, a procédé, hier, au lancement des travaux d'un atelier de réflexion de deux jours consacré à la préparation de l'élaboration de la stratégie nationale pour la famille, organisé au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger. Cette stratégie, selon la ministre déléguée, consiste en l'implication de plusieurs secteurs dans l'élaboration et la concrétisation d'une nouvelle stratégie au profit de la famille, notamment les démunis. Avant d'entamer et de lancer cette stratégie, dira Mme Nouara Saadia Djaafar, «nous avons fait l'état des lieux dans tous les secteurs, à savoir la santé, l'éducation, la solidarité et bien d'autres, qui vont collaborer à la mise en place de cette stratégie». Celle-ci va être élaborée avec des spécialistes dans ce domaine. Dans ce contexte, elle a précisé que, pour son élaboration, «il faut définir quelles sont les actions et les mesures à prendre dans l'avenir», tout en soulignant : «Nous voulons exactement le renforcement des composantes des politiques et des programmes axés sur la famille dans le cadre d'une approche globale et intégrée du développement et avoir un plan d'action qui trace les priorités pou l'avenir.» De son côté, M. Nacer Eddine Hammouda, sociologue et économiste, a expliqué dans sa conférence intitulée «Conditions de vie des familles algériennes», qu'«élaborer une stratégie nationale de la famille nécessite un préalable, à savoir celui de faire un état des lieux». Pour ce faire, dira-t-il, «nous délimiterons notre champ d'investigation en précisant les différents concepts que nous mobiliserons tout au long de notre intervention. Ensuite nous interrogerons l'ensemble des enquêtes nationales accessibles pour pouvoir dresser un tableau de la situation socio-économique des familles algériennes. Le fil conducteur de notre analyse est le suivi des différentes étapes du cycle de vie d'une famille depuis sa formation». Cet exercice permettra de sérier plusieurs questionnements sur les formes possibles et/ou souhaitables de régulation que pourrait jouer l'Etat. En effet, l'évolution rapide du contexte socioéconomique et culturel dans lequel évolue la famille algérienne a eu, a et aura, selon le conférencier, des répercussions certaines sur ses conditions de vie. «La complexification croissante du fonctionnement des sociétés contemporaines nécessite l'intervention de l'Etat régulateur pour organiser, garantir et optimiser l'ensemble des formes de solidarité tant intergénérationnelles qu'intragénérationnelles», lancera-t-il avant de s'interroger : «Quelle configuration institutionnelle et quels mécanismes mettre en place pour pouvoir y parvenir ? Plus qu'un débat technique, il s'agira pour nous de susciter une réflexion plus large, à la mesure de l'enjeu sociétal que constitue l'élaboration d'une stratégie nationale de la famille dans sa dimension socioéconomique.» N. B.