C'est le premier film à avoir été tourné au siège de l'ONU à New York. Le dernier film de Sydney Pollack L'Interprète a été projeté avant-hier, en sortie nationale, à la salle El Mougar. Ce thriller britannico-américain, d'une durée de 120 minutes, raconte l'histoire de Silvia Broome (Nicole Kidman), interprète à l'Organisation des Nations unies. Elle surprend une conversation révélant un complot contre Edmond Zowanie : un chef d'Etat africain. Traquée par des tueurs, elle est placée sous la protection de l'agent fédéral Tobin Keller (Sean Penn). Mais plus Keller découvre le passé de la jeune femme, plus il pense qu'elle est elle-même impliquée dans la conspiration. Un point d'interrogation intervient alors: Silvia, est-elle une victime ou une suspecte? Au coeur de l'un des lieux de pouvoir les plus fermés de la planète, nos deux protagonistes sont les seuls à avoir une chance d'empêcher une crise internationale. L'interprète est le premier film à avoir été tourné au siège de l'ONU à New York. Malgré le rôle complexe et omniprésent que tient cette organisation dans le monde actuel, jamais aucune équipe de cinéma n'avait eu accès au sanctuaire des Nations unies et à ses imposants bâtiments situés à Manhattan. Même la demande d'Alfred Hitchcock pour La mort aux trousses avait été rejetée, et le maître fut contraint de faire reconstruire le décor du fameux hall des visiteurs. Le film s'engouffre dans les rouages des Nations unies. Il donne une idée de ce que devra être l'ONU. C'est-à-dire une institution au service de toutes les nations. Cependant entre Devoir et être, le fossé est large. Aussi, L'Interprète met sous les feux de la rampe la vie des pays africains. Les magouilles qui se déroulent en haut lieu. Les coups bas qui viennent on ne sait d'où. Les guerres qui éclatent incessamment parce qu'un tel croit en ses utopies et veut les concrétiser. Cet untel renvoie à ces prétendus libérateurs de leurs peuples de l'oppression des dictateurs et des autoritaires. Mais ces libérateurs-et c'est courant en Afrique- deviennent, à leur tour, des assassins notoires dès la prise du pouvoir. Charles Randolph, qui a écrit le scénario avec Scott Frank et Steven Zaillian, explique: «Les Nations unies sont le cadre idéal pour créer le type d'intrigue internationale que l'on associe généralement aux classiques du cinéma, comme ceux d'Hitchcock. Les décisions prises dans les hautes sphères du pouvoir à l'ONU ont un impact puissant sur le monde et de nos jours, les enjeux sont plus élevés que jamais. C'est donc un endroit extraordinaire pour que deux personnes ordinaires, vulnérables, s'y fassent prendre, dans une vaste conspiration qu'elles doivent stopper d'une façon ou d'une autre.» Il convient de souligner enfin que le film est distribué par la société Kinomax pour la distribution de films cinématographiques. La copie neuve du film était à l'aéroport d'Alger dès le 5 juin. La sortie était prévue pour le 13 du même mois. «Nous avions prévu d'accomplir toutes les formalités en trois ou quatre jours. mais le système algérien en a voulu autrement» a indiqué le représentant de Kinomax, Mohamed Faci. Cette société compte aussi programmer un autre film américain, qui sera prochainement projeté dans les salles algéroises. Il s'agit du film Coup de foudre à Bollywood de Gurinder Chadha.