Mohammad Javad Zarif, a estimé que les Etats-Unis n'étaient «pas fiables» en menaçant de remettre en cause l'accord international sur le programme nucléaire de Téhéran signé en 2015. «Ce que les Etats-Unis font, outre le fait d'être imprévisibles - ce qui peut parfois marcher - prouve qu'ils ne sont pas fiable», a déclaré M.Zarif dans un entretien diffusé dimanche soir sur CNN. L'accord, conclu par l'Iran d'une part et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) d'autre part, doit garantir le caractère strictement civil et pacifique du programme iranien, en échange de la levée progressive des sanctions mises en place contre Téhéran depuis 2005. L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a répété à plusieurs reprises que Téhéran respectait bien les termes de l'accord. Mais depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les Etats-Unis ont multiplié les attaques contre l'accord, que M.Trump avait promis de «déchirer». Les Américains accusent les Iraniens de violer «l'esprit» du pacte et estiment que Téhéran est un élément déstabilisateur au Moyen-Orient. Mardi, à la tribune de l'ONU, le président américain a affirmé que l'accord signé à Vienne le 14 juillet 2015 était un «embarras» pour Washington et l'«un des pires auxquels les Etats-Unis aient jamais participé». Mais selon M. Zarif, l'Amérique seule ne peut pas faire tomber l'accord de Vienne. «Ce n'est pas un accord bilatéral, ni même un accord multilatéral. C'est un accord avec le Conseil de sécurité de l'ONU, dont sont membres les Etats-Unis», a-t-il souligné. M.Zarif a également estimé que la «certification» de l'accord par Donald Trump, qui doit intervenir d'ici le 15 octobre, était une simple «procédure Interne» et ne mettait pas en danger le texte. «La seule autorité qui a été reconnue pour vérifier l'accord, c'est l'Aiea», a rappelé M.Zarif. Le président américain doit en effet dire au Congrès américain s'il estime que Téhéran respecte ses engagements. Une «non-certification» rouvrirait la voie à une réimposition de sanctions. Si M.Trump décidait de ne pas certifier l'accord, Téhéran «a plusieurs options», a assuré le chef de la diplomatie iranienne. L'une d'elle serait de «faire repartir à pleine vitesse son programme nucléaire, qui restera pacifique, mais qui n'acceptera plus les restrictions» incluses dans l'accord.