Malgé tout, les retraités ne sont pas inquiets Au vu de cette crise et du fait de la dépendance de la CNR en matière de cotisations des travailleurs, le nombre des cotisants pour un retraité a été revu à la baisse. La Caisse nationale des retraites (CNR), fait actuellement face à une situation pour le moins critique. Le financement du système des retraites, semble aujourd'hui être arrivé à ses limites. «Nous sommes en déficit financier», a admis hier, son directeur général, Slimane Melouka, lors de son passage à l'émission «L'invité de la rédaction» sur la Chaîne 3. Un déficit engendré, selon lui, par deux facteurs. «D'un côté, il y a les départs massifs en retraite ainsi que les départs à un âge précoce», a-t-il souligné. «De l'autre, la situation financière actuelle a engendré à son tour une baisse de l'emploi», ajoute-t-il. Slimane Melouka enchaîne en expliquant que les retraités sont exclusivement pris en charge par les cotisations versées par les travailleurs. Il fera remarquer en outre, qu'au vu de cette crise et du fait de la dépendance de la CNR en matière de cotisations des travailleurs, du nombre des cotisants pour un retraité, celui-ci a été revu à la baisse. Passant ainsi «de cinq cotisants pour un seul pensionné, à seulement deux, dans le but de rationaliser ses dépenses», affirme-t-il en relevant qu'au total il existe six millions de cotisants pour trois millions de retraités. Le DG de la CNR a par ailleurs soulevé le fait que le but de l'abrogation de la mesure de la retraite anticipée qui permet au travailleur de sortir en retraite à un âge précoce, vise à baisser les dépenses des retraites, qu'il évalue à 9000 millions de dinars dépensés annuellement. Il y a une contribution de l'Etat qui compense 140 millions de DA pour l'année, ce qui fait un total dépassant les 1000 milliards de dinars, a-t-il expliqué. Dressant un tableau de cette situation ardue que traverse la CNR, le responsable a quand même signalé que les choses n'ont pas toujours été ainsi. En effet, pas plus tard qu'en 2012, les équilibres étaient plus ou moins favorables. Il expliquera que durant cette période, il y a eu des augmentations de salaires, qui, par la suite ont permis à la Cnas de rééquilibrer le système et de pouvoir prendre en charge les dépenses des années 2012 et 2013. Cependant, les bénéficiaires de ces augmentation sont partis en retraite à un âge précoce au cours de ce laps de temps. C'est donc à partir de l'année 2014 que le déséquilibre s'est accentué. Concernant l'alternative de puiser du fonds de la caisse des retraites au lieu de recourir à l'endettement auprès de la Caisse nationale des assurances sociales Melouka espère que pour compenser la Cnas, le système permettra que les cotisations soient augmentées. «Si jamais il y a un redressement sur le plan financier, des emplois seront par conséquent, engendrés, car les cotisations vont augmenter», soutient-il. Préconisant par ailleurs la réforme de ce système qui est de plus en plus obsolète, selon lui, il n'est plus possible de maintenir ce cap avec les paramètres actuels. Il préconise par ailleurs d'ouvrir un vrai débat autour de la création d'une branche pour la retraite complémentaire. Sur cette question-là, Melouka a fait savoir que cette disposition est déjà instaurée au niveau de certaines mutuelles. Parlant de son éventuelle mise en application, il dira que «des discussions sérieuses ont été engagées sur la question».Toutefois, malgré ce bilan peu réjouissant, le DG de la CNR rassure et affirme que la situation n'est pas irréversible. «Il n'est nullement question de ne plus prendre en charge nos retraités», a-t-il défendu, promettant que des solutions appropriées seront mises en place. Il a rappelé par ailleurs que ce système a été mis en place en 1983. Par conséquent, il est tout à fait normal qu'après toutes ces années il finisse par montrer des signes de déficience. Le responsable a en outre mis en avant les mesures positives dont ont bénéficié les citoyens, citant les avantages acquis par les retraités, comme par exemple, la gratuité des soins et le remboursement des ordonnances médicales.