Les retraités risquent de ne pas voir leurs pensions versées, durant les prochains mois, en raison du déficit financier qu'accuse la Caisse nationale de retraite (CNR). Une carence de 500 milliards de dinars a été enregistrée en 2016. A croire, le directeur général de la (CNR) Slimane Mellouka, les dépenses annuellement de la CNR sont de l'ordre de 900 milliards de dinars, alors qu'elle ne rentabilise que 400 milliards de dinars par an. Un déficit qui risque d'être creuser encore plus, en raison de la baisse du nombre de personnes cotisantes. Mellouka a expliqué à ce propos, que cette insuffisance résulte entre autre, de la baisse de l'emploi, ces dernières années, en raison de la crise économique. «L'équilibre financier de la caisse exige un ratio de 5 cotisants pour un retraité, alors qu'actuellement il est de deux cotisants pour un retraité» a-t-il révélé. Ce qui donne actuellement un ratio global de 6 millions de cotisants pour 3 millions de retraités, selon le directeur qui évoque des «pistes» pour pérenniser le système national de retraite. Ces pensionnés nécessitent le versement de pension de plus de 1.000 milliards de dinars/an, si on y ajoute les 140 milliards de dinars versés par l'Etat à titre de contribution. L'ampleur du phénomène de non déclarations des travailleurs, surtout de la part des employeurs privés qui continuent à se dérober à leur obligation de verser les charges patronales, a souligné Mellouka. «De nombreux travailleurs une fois arrivés à l'âge de la retraite, s'aperçoivent qu'ils n'ont pas été déclarés par leurs employeurs, mais malheureusement, c'est trop tard pour eux», déplore-t-il. Le directeur de la CNR a incité «les travailleurs actuellement en activité doivent saisir l'Inspection du travail, s'ils s'aperçoivent qu'ils ne sont pas assurés». Il a également soulevé le problème du départ massif en retraite, notamment à cause de la loi 97/13 qui permet le départ en retraite sans conditions d'âge. C'est l'année 2015 qui a connu un pic historique avec 150.000 départs, pour 120.000 en 2016. Mais la tendance est à la baisse et les prévisions fixent pour l'année 2017 à 40.000, les départs. Mellouka a également indiqué les augmentations de salaire «très importantes» de 2012, ont permis de «rééquilibrer le système». Avant d'ajouter que «malheureusement, les nombreux travailleurs qui avaient bénéficié de ces augmentations ont, aussi, profité des dispositions d'ouverture du droit à la retraite anticipée, provoquant du même coup le déséquilibre financier du système de pension». Pour combler le déficit financier de la CNR, Mellouka affirme que sa direction table sur une relance de l'emploi, terminant par un «on verra dans le futur». En attendant cette problématique solution, une situation de non-paiement des retraites est-elle envisageable ? Mellouka se contente de répondre que l'Etat a toujours accordé une attention «particulière» à la question des retraites. Il considère que toutes les solutions appropriées seront mises en place, et que la décision prise par le Premier ministre «est indicative à plus d'un titre».