L'Algérie dispose de potentialités en termes de production céréalière à même d'assurer son autosuffisance en la matière. Les acteurs de la filière céréalière vont entamer dès cette semaine leur campagne labours-semailles avec l'objectif de réaliser de bons rendements à l'hectare. L'objectif reste à leur portée dans la mesure où du côté des institutions concernées par la campagne on leur a assuré que «toutes les dispositions ont été prises pour qu'elle se déroule dans de très bonnes conditions, à travers la mobilisation de tous les moyens humains et matériels». Cela veut dire que les céréaliers vont pouvoir disposer de semences en quantité et en qualité. En effet, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp) avance le fait que la quantité de semences contrôlée et certifiée mobilisée pour la campagne 2017-2018 est de près de 1,13 million de quintaux (q) contre 841 100 q durant la campagne écoulée. Cette augmentation du volume des semences mobilisé s'explique par le fait que les acteurs de la filière recourent de plus en plus aux semences certifiées et réglementaires. Une exigence des plus logiques car ces agriculteurs savent pertinemment qu'avec des semences de qualité l'on peut avoir des rendements satisfaisants. En d' autres termes, les céréaliers ont compris que pour améliorer le rendement de leur production, ils doivent d'abord s'assurer de la bonne qualité des semences qu'ils désirent acquérir, ce qui n'est pas évident car il faut préciser que la filière compte près de 2 500 agriculteurs multiplicateurs mais qui ne maîtrisent pas tous le processus d'une part et d'autre par ne répondent qu'à hauteur de 30 à 35% des besoins des céréaliculteurs. Toujours sur le registre de la qualité des semences, il faut savoir que sur les 132 variétés de semences existantes, 32 sont des semences locales. Et que depuis 2010 ce sont 10 variétés qui ont été homologuées par l'Itgc (Institut des techniques des grandes cultures). Autre mesure prise par le ministère de tutelle pour que la campagne labours -semailles se déroule dans de bonnes conditions: la disponibilité des engrais nécessaires à la bonne conduite de la campagne. Selon le ministère, la quantité mobilisée jusqu'au 18 septembre écoulé pour cette campagne est de 519 380 q. Dans le détail, ces engrais sont composés d'engrais de fond avec 253 400 q et d'engrais de couverture avec 265 980 q (mobilisés jusqu'au 18 septembre dernier). Toujours à propos des engrais la tutelle fait savoir que toutes les contraintes liées à l'importation et à la distribution de ce produit stratégique ont été levées suite à l'accord du Premier ministre pour la prolongation de la durée des autorisations d'importations d'engrais jusqu'au 31 décembre 2018. Notons par ailleurs que dans le cadre des dispositions prises par la tutelle, les Coopératives de céréales et de légumes secs (Ccls) ont procédé, depuis le 15 juillet dernier, à l'installation d'un guichet unique regroupant la Banque de l'agriculture et du Développement rural (Badr), la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) et la Ccls, afin de faciliter l'approvisionnement des céréaliers en intrants agricoles, notamment les semences et les engrais et les accompagner dans les procédures administratives liées aux crédits de campagnes, plus connu sous l'appellation «Rfig», et aux assurances. On apprend également du ministère de l'Agriculture que d'autres actions concrètes, vont être initiées en ce début de campagne 2017-2018. Dans cette optique, une réunion du Comité national de préparation, de suivi et d'évaluation de la campagne céréalière s'est tenue le 20 septembre dernier au niveau du Madrp. Tous les acteurs institutionnels de la filière étaient présents dans le but de discuter des mesures à prendre en charge afin d'assurer le bon déroulement de la campagne labours-semailles 2017-2018. Comme il a été question lors de cette réunion de sensibiliser les céréaliers sur la nécessité de l'irrigation d'appoint et de la mobilisation des moyens appropriés par l'identification des ressources en eau disponibles et exploitables et la préparation des équipements d'irrigation sans attendre la survenue du stress hydrique. Il y a lieu enfin de reconnaître que presque toutes les entraves rencontrées ces dernières années par les céréaliers ont fini par être levées. Et cela suite à la volonté des pouvoirs publics de mettre les céréaliers dans les meilleures conditions de travail possibles. C'est d'autant plus vrai, dans le sens où depuis quelque temps les pouvoirs publics ont mis en place tout un programme de soutien à l'amélioration de la production. En clair, la mise place de tout un dispositif visant à booster la filière en amont et en aval. «C'est là une condition si nous voulons atteindre au plus vite des niveaux de récolte qui puissent au moins nous permettre de payer nos importations de blé tendre par les exportations d'orge et de blé dur, où nous pouvons dans l'immédiat réaliser des excédents de production», estiment de nombreux agronomes du pays. Et d'arguer dans ce sens que «l'Algérie dispose de potentialité dans le domaine des céréales primaires à même d'assurer son autosuffisance alimentaire et de dégager une surproduction pour l'exportation. C'est le cas du blé dur dont la dernière moisson a atteint 20,03 millions de quintaux, et 28% des productions obtenues sont formées d'orge pour un volume de plus de 9,68 millions de quintaux». Rappelons enfin que du fait de leur niveau élevé de consommation, le blé dur et le blé tendre sont pour le pays des cultures hautement stratégiques et le resteront. Devant une telle donne, il demeure impératif d'intensifier leur production. Le pari peut être gagné.