Le bureau de l' APN a décidé de soumettre au débat le projet de la loi relative à la monnaie et le crédit à partir de demain. Dans son entretien à la Chaîne 1 de la Radio nationale, le président de la commission des finances de l' APN, Toufik Torch, a révélé que «le montant des fonds qui seront mobilisés par le mécanisme du financement non conventionnel, communément appelé planche à billets, est plafonné à 5 000 milliards de dinars sur cinq ans, soit l'équivalent d'un peu plus de 5 030 milliards de dollars». «Tous les experts consultés par la commission des finances s'accordent à dire que le recours à la planche à billets n'aura pas d'impact négatif sur l'économie nationale durant la période à venir.» Le montant que la Banque centrale accordera au Trésor public dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel, se fera «sans intérêts», selon ce député. Il a réitéré que «le total du montant qui sera emprunté ne sera pas affecté au budget de fonctionnement, mais sera consacré à l'investissement et au remboursement d'une partie du déficit du budget de l'Etat et au paiement des dettes des entreprises publiques, à l'instar de Sonelgaz, Sonatrach et la BNA». D'après l'invité de la radio, «la crise financière est telle que les banques publiques ne pouvaient plus rembourser certaines dettes». Le bureau de l' APN, qui s'est réuni avant-hier, a pris la décision de soumettre au débat le projet de la loi relative à la monnaie et le crédit à partir de demain, tandis que le vote interviendra soit le dimanche ou lundi prochains. Il a indiqué que «le projet de loi de finances 2018 ne comporte pas de nouvelles augmentations conséquentes des prix de produits de large consommation, mises à part de légères augmentations des prix du carburant». Ledit projet n'a pas encore atterri au bureau de l'assemblée. En outre, il a annoncé qu'une vingtaine de projets de loi seront au menu de la session unique de l'APN dont le projet de règlement budgétaire, commerce électronique, celui relatif à l'organisation des établissements carcéraux, à la justice militaire, la loi sur la protection du consommateur, projet de loi relatif à la lutte contre la fraude, Les mines...etc. La nouvelle loi sur la santé présentée puis retirée durant la précédente session parlementaire, n'est pas à l'ordre du jour de l'actuelle session. Le recours à «la planche à billets permettra, selon le gouvernement, de couvrir les besoins de financement du Trésor, de financer le remboursement de la dette publique interne, et le cas échéant, permettre au Trésor de doter en ressources le Fonds national d'investissement, au titre des prises de participations de l'Etat dans des investissements, ou de financements à long terme de programmes publics d'investissement». De son côté, le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit, a indiqué, jeudi à l'APN, devant la commission des finances, que le Trésor avait besoin de près de 570 milliards de dinars pour couvrir son déficit jusqu'à fin 2017. Il faut savoir, par ailleurs, que le déficit public 2016, budgétisé initialement à -10,8% du PIB (-1954 milliards de dinars), s'est révélé largement supérieur, à plus de 15% du PIB (soit 2850 milliards de dinars), selon les estimations du FMI. La dette publique, qui aura sa part des sommes d'argent qui seront créées, s'est accrue, selon le FMI toujours, passant de 8,8% du PIB en 2015 à 21,0% en 2016 à la suite d'opérations financières réalisées par l'Etat pour soutenir deux entreprises publiques.