La poursuite des dépenses publiques à un niveau élevé a entraîné l'augmentation du taux du déficit budgétaire Début de réponse sur le montant des fonds qui seront mobilisés dans le cadre du financement non conventionnel. La première réponse à la question lancinante sur le volume des fonds qui seront mobilisés après l'entrée en vigueur du financement non conventionnel a été suggéré par le directeur général du Trésor, Fayçal Tadinit. Ce dernier a indiqué ce jeudi lors de la présentation de la situation financière du Trésor devant la commission des finances et du budget de l'APN que «le Trésor avait besoin de près de 570 milliards DA pour couvrir son déficit jusqu'à fin 2017». Le financement non conventionnel est un mécanisme envisagé par le gouvernement pour régler la crise financière aiguë que traversent les finances publiques nationales. La poursuite des dépenses publiques à un niveau élevé a entraîné l'augmentation du taux du déficit budgétaire. Ce déficit a dépassé 20% du PIB en 2015, atteint 15% en 2016. En 2017, il devrait se situer à plus de 10% du PIB. La loi de finances 2017 tablait sur près de 6002 milliards de dinars de recettes et 7115 milliards de dinars de dépenses, soit un déficit de 1113 milliards de dinars, que le Trésor couvre partiellement, est-il relevé. L'amendement de l'ordonnance sur la monnaie et le crédit visent à permettre à la Banque d'Algérie de procéder, durant cinq ans, à l'achat directement auprès du Trésor, de titres émis par celui-ci, à l'effet de participer à la couverture des besoins de financement du Trésor et du Fonds national d'investissement (FNI), au financement de la dette publique interne et au rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et Sonatrach. En dépit du recul des revenus et la baisse drastique des recettes pétrolières, les dépenses publiques ont été maintenues à un niveau élevé par le gouvernement, «ce qui a entraîné l'augmentation du taux de déficit», a-t-on soutenu. Cela a généré le recours à l'épargne du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour couvrir le déficit budgétaire. Ce qui restait dans ce fonds, soit 784 milliards de dinars a été utilisé au début de 2017. Le montant des fonds prélevés du FRR était comme suit: 1132 milliards de DA en 2013, 2965 milliards de DA en 2014, 2886 milliards DA en 2015, 1387 milliards en 2016. D'autres fonds ont été utilisés pour combler le déficit budgétaire: il s'agit des avoirs du fonds pour le paiement des intérêts de la Banque d'Algérie (BA) au profit du Trésor public, qui ont été de l'ordre de 610 milliards de DA en 2015 et 919 milliards de DA en 2016, des avances de la BA au profit du Trésor public (276 milliards de DA en 2015 et 280 milliards de DA en 2016), ainsi que les fonds recouvrés dans le cadre de l'opération de l'Emprunt obligataire de la croissance économique (580 milliards de DA), et le prêt de 105 milliards de DA, contracté auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Officiellement, les fonds mobilisés en vertu de recours à la planche à billets seront affectés au budget d'équipement, soit pour la réalisation de projets. les fonds de la fiscalité ordinaire (3000 milliards de DA) seront affectés à hauteur de 75% au financement des dépenses de gestion, un taux qui devrait -selon le même responsable- atteindre 85% en 2018, ce qui évitera l'injection de fonds pour le règlement des salaires des fonctionnaires et permettra de réduire les risques d'inflation. Par ailleurs, Les exonérations fiscales au profit des investisseurs coûtent au Trésor près de 220 milliards de dinars annuellement.