Les défis posés par l'accueil des 3 à 4 milliards d'habitants supplémentaires sont énormes. Nous sommes 6,477 milliards d'individus à vivre sur la planète bleue. Le 6,5 milliardième humain est attendu en décembre prochain en Asie, continent qui totalise 60% des naissances mondiales selon les dernières prévisions des démographes qui étudieront les grands enjeux de l'accroissement de la population lors de leur congrès mondial en juillet à Tours (France). Dans cette dynamique, l'Algérie ne sera pas en reste puisqu' en 2050, elle sera parmi les 40 pays les plus peuplés au monde avec 50 millions d'habitants, selon les données de l'Office national des statistiques et du ministère de la Santé. Les mêmes sources indiquent que la fécondité qui dépassait 8 enfants par femme, au milieu des années 70, a été divisée par trois à la fin des années 90. Ainsi, l'Algérie a accompli en un quart de siècle une baisse qui a demandé deux siècles à la France. Pourtant cette baisse mondiale n'a pas empêché la prolifération du genre humain. Jamais, depuis l'apparition de l'homme sur terre, une telle croissance - 95 millions de personnes chaque année- n'a été enregistrée. Si dans les prochaines décennies, cette tendance va en ralentissant, la terre devra tout de même accueillir en 50 ans, trois milliards d'individus supplémentaires. Les démographes des Nations unies ont montré que la population mondiale allait passer de 6,5 milliards à neuf ou dix milliards en 2050. «Trois milliards, c'est à la fois beaucoup et c'est gérable», estime Catherine, présidente du comité national d'organisation du congrès international de la population, qui doit réunir 2000 scientifiques du monde entier, du 18 au 23 juillet à Tours. Mme Rollet rappelle que «cet accroissement va se faire dans certains pays d'Asie et surtout en Afrique». «D'après les agronomes, la terre a potentiellement de quoi nourrir beaucoup plus d'habitants, 10 à 15 milliards. C'est une question de répartition des ressources plus qu'une question de capacité de production», affirme-t-elle. L'évolution de la population mondiale annonce par ailleurs, une période de grande incertitude, en ce qui concerne les conditions socio-économiques. En effet, les défis posés par l'accueil des 3 à 4 milliards d'habitants supplémentaires seront énormes. Urbanisation, emploi, environnement, alimentation, santé publique, lutte contre la mortalité, maîtrise de la fécondité, migrations internationales, stratégies de développement, etc. Des défis qui appellent des réponses pressantes, dans un contexte de mutations démographiques rapides. Aussi, le monde doit-il répondre à un triple défi: assurer le minimum alimentaire et les soins de santé, offrir éducation et logement décent, multiplier les emplois selon un rythme aussi soutenu que possible. Il ne peut en être autrement puisque cet accroissement s'accompagnera d'énormes disparités. La population étant actuellement très mal répartie la terre: «Les six pays les plus peuplés (Chine, Inde, Etats-Unis, Indonésie, Brésil, Pakistan) totalisent 3,3 milliards d'habitants», 60 % de la population mondiale vivra dans les villes en 2025, selon les projections des démographes. Cette densité urbaine entraînera de nombreuses nuisances : pollution de toutes sortes, implantation de bidonvilles, délinquance, accentuation des inégalités sociales. Sur 100 terriens, 61 vivent en Asie, 14 en Afrique, 11 en Europe, 9 en Amérique latine, 5 en Amérique du Nord, et moins d'une personne en Océanie. Par ailleurs, l'espérance de vie se limite à 36 ans au Zimbabwe alors qu'elle atteint 82 ans au Japon.