Le miel partage sa place avec l'olive, bien que la filière oléicole puisse faire beaucoup mieux. Une foire des produits agricoles se tient actuellement au centre-ville de Tizi Ouzou. Organisée par la direction des services agricoles (DSA), cette manifestation économique durera toute la semaine et le week-end. Sur place, la filière apicole apparaît comme l'activité dominante du paysage. Les stands sont essentiellement occupés par les apiculteurs de la région. Cette foire, qui sert surtout les exposants, n'est pas la première du genre. Les services de l'agriculture de la wilaya mènent une véritable offensive pour battre la monotonie qui régnait dans leur secteur. Les choses semblent vraiment bouger car la wilaya de Tizi Ouzou s'impose désormais comme une wilaya incontournable dans la politique agricole de l'Algérie. Les résultats obtenus suite au travail de fourmi mené sur le terrain en collaboration avec les agriculteurs commencent sérieusement à donner des résultats. En témoignent les chiffres. Tizi Ouzou est en fait classée deuxième wilaya dans la production de lait. Elle a à son palmarès le village classé premier à l'échelle nationale en la matière, Imaloussen situé dans la commune de Timizart. La filière apicole est elle aussi bien classée avec sa quatrième place au niveau national. Le miel partage sa place avec l'olive qui est aussi au même classement bien que la filière oléicole puisse faire beaucoup mieux. Les bons résultats ne sont pas uniquement à relever dans les filières spécifiques à l'agriculture de montagne. Bien au contraire. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Tizi Ouzou possède des terres donnant beaucoup plus de blé qu'ailleurs. Le constat est attesté par les responsables du secteur qui ont communiqué les chiffres. En effet, les terres de la wilaya peuvent donner le double de ce qui est récolté ailleurs avec un rendement estimé à 30 q/ha, alors que la moyenne nationale est de 15 q/ha. La culture céréalière est essentiellement concentrée dans les plaines de Timizart dans la région de Ouaguenoun. Cette plaine qui s'étend justement de cette commune, au nord-est et Azazga à l'est jusqu'à Sidi Naâmane et Tademaït à l'ouest est propice pour cette filière. Malheureusement, la majeure partie de ces plaines est occupée par la culture de la pastèque. Toutefois, face à ces résultats optimistes, des points noirs persistent encore. Selon les responsables du secteur, les agriculteurs sont encore en retard en matière d'assurance. Seulement 3% des agriculteurs sont affiliés à la Crma. Il semblerait que les campagnes de sensibilisations menées ne donnent pas de résultats pour le moment. Ce handicap apparaît à des occasions diverses, mais il survient surtout l'été, lorsque sévissent les feux de forêts. Devant cette catastrophe naturelle, les agriculteurs crient au loup, mais en fait ils ont nourri ce canin durant toute l'année par leur refus d'assurer leurs biens. Enfin, notons que le secteur agricole est un vecteur de développement d'un autre secteur qui n'est pas de moindre importance dans la wilaya. Les produits agricoles du terroir sont abondants, pouvant aller jusqu'à l'exportation ou attirer les étrangers. Pour peu que la jonction soit faite avec le tourisme. Cette abondance n'est hélas pas encore exploitée. Les fruits du terroir comme la figue et la figue de Barbarie qui arrivent en ce moment à la fin de saison se vendent sur le trottoir. Ils n'arrivent pas encore à intégrer les circuits commerciaux légaux, tant au niveau national qu'au niveau international. C'est là le grand défi que doivent relever les responsables du secteur. Et tout indique qu'ils seront à la hauteur.