Une rencontre organisée en prévision du début de la saison agricole. Placée sous le thème « L'agriculture face aux défis des changements climatiques », cette journée organisée par la Direction locale des services agricoles (DSA) a été rehaussée par la présence du premier magistrat de la wilaya qui en a donné le coup d'envoi, en présence des responsables du secteur de l'agriculture et de producteurs. En marge de cette rencontre, nous avons noté la présence de nombreux exposants représentant les différentes filières agricoles, notamment l'oléiculture, l'élevage ovin, bovin, caprin, apicole et cunicole, l'arboriculture, la céréaliculture, le lait et ses dérivés, la culture maraîchère, etc. Outre les intéressés par ce secteur (agriculteurs et éleveurs), la manifestation a vu la participation de plusieurs autres partenaires du secteur de l'agriculture, comme la Direction des forêts, la Direction régionale de la protection des végétaux, le laboratoire vétérinaire de Draâ Ben-Khedda et des promoteurs ayant bénéficié des dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes (Cnac, Ansej et Angem). Substantielle évolution Cette journée a été une opportunité pour DSA, Rachid Rehamnia, de révéler que le secteur agricole a enregistré d'importants développements dans les différents segments de productions agricoles et réalisé de belles performances en matière de récoltes. « Depuis une dizaine d'années, le secteur de l'agriculture a connu une substantielle évolution tant en termes de production que dans la reprise de l'activité agricole », dira-t-il, en précisant que cette reprise de l'activité agricole et l'augmentation de la production agricole sont les effets positifs des soutiens et aides financiers octroyés par l'Etat au monde agricole. Pour illustrer ces résultats, le DSA a indiqué que « la SAU (surface agricole utile) a évolué, de 2000 à 2015, de 5%, alors que la SAU irriguée est de l'ordre de 96% ». Comme il a indiqué que les filières oléicole (15%), laitière (96%), avicole (chair et sujet) (207%) et apicole (ruches pleines) (86%) ont enregistré un bond qualitatif et quantitatif appréciable. Le DSA étayera son propos en passant en revue quelques productions. Comme la collecte de lait qui passe de 2.750.000 l en 2000 à pas moins de 93.003.000 en 2015, soit une évolution de 3.282% en seulement 15 années. La production des viandes, rouge et blanche dont la production, durant la même période, est passée de 35.764 q (rouge) et 57.100 q (blanche) à respectivement 113.031 et 188.536, soit une augmentation de l'ordre de 216 et 230%, a-t-il souligné. La production du miel a, elle aussi, explosé avec un taux de 1.468% en passant de 190 à 2.980 q. Tout comme il a été enregistré 50% de plus pour l'huile d'olive, 75% pour les œufs, 220% pour les agrumes et 214% pour les produits viticoles. Ces résultats, plus que probants, font que la wilaya de Tizi Ouzou, malgré l'exiguïté de sa superficie agricole utile et son relief fortement accidenté, rendant impossible la mécanisation de l'activité dans les zones de montagne, occupe la 4e place au niveau national en matière de production de lait, la 2e dans la collecte du lait et de l'olive à huile, 9e dans les viandes blanches, 15e dans les œufs et 17e place dans les viandes rouges. Valorisation et transformation Sur un autre chapitre, il apprendra que la Direction des services agricoles a lancé un programme de réalisation de structures de valorisation et de transformation, à savoir trois entrepôts frigorifiques pour un volume de 18.000 m3, l'acquisition en cours de 4 huileries modernes, d'un autre entrepôt de stockage et de distribution de 10.000 m3 à Tadmaït et de silos de stockage des céréales de 20.000 t par la CCLS, la création de 5 nouvelles laiteries, de cinq abattoirs et le développement de stockage sous froid (30.000 m3). Un projet de création de trois autres nouveaux périmètres agricoles et d'élevage est en cours de concrétisation, dont un dans la commune d'Aghribs (périmètre de Bouhlalou 82 ha) et d'un autre à Iflissen (Arvi 60 ha). La DSA a, aussi, lancé un important programme d'investissement pour le développement des filières arboriculture, lait, l'apiculture, ainsi que l'irrigation et le machinisme. Un programme qui comporte, entre autres, la réhabilitation du verger oléicole existant par le greffage de 30.000 oléastres, la taille de régénération de 30.000 plants et la plantation de 500.000 plants. Comme il est prévu la plantation de 50.000 plants de cerisier, la création de trois pépinières, dont une en cerisier, l'acquisition de 5.000 têtes de génisses, la création de 5 pépinières de génisses, l'intensification des cultures fourragères (5.000 ha), l'aménagement de 100 bâtiments d'élevage et l'acquisition de 15 ruches. Tout ce programme suscitera aussi l'extension des superficies irriguées de 740 ha, l'amélioration de la productivité par irrigation d'appoint dans 300 h, mais il permettra le désenclavement des zones de production agricole en montagne par l'ouverture et l'aménagement de 300 km de pistes. Tout cela sera, bien évidemment, appuyé par un programme de formation en direction de quelque 5.000 agriculteurs dans toutes les filières, principalement la production animale, l'arboriculture, l'apiculture, la protection des végétaux et la santé animale. Reste seulement à ce que tous ces résultats soient suivis d'un marché de régulation, à même de soulager le portefeuille des ménages en mettant un terme à l'inflation.