Le secteur de la valorisation des déchets reste peu développé en Algérie. Pour renverser cette tendance, un Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets «Revade» se tient jusqu'au 12 du mois en cours à la Safex. Quel secteur est capable sans grands investissements de générer plus de 38 milliards de DA/ an? La réponse se résume en un mot: les déchets! En effet, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables Fatma Zohra Zerouati a mis en avant les potentialités de ce trésor que l'on a tendance à oublier... «L'activité de récupération et de valorisation des déchets qui était auparavant une préoccupation purement environnementale, est devenue une activité économique capable de générer une valeur financière de 38 milliards de DA/ an et de créer par conséquent de nombreux postes d'emploi direct et indirect», a t-elle souligné, hier, lors de l'inauguration du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets «Revade» qui se tient jusqu'au 12 du mois en cours à la Safex. La ministre a donné à titre d'exemple la filière PET qui peut créer, à l'heure actuelle 7600 emplois. «Des statistiques récentes montrent qu'il y a un marché de près de 300.000 tonnes/an de déchets spéciaux (pneus, huiles usagées, batteries et déchets 3E) dont seulement 150.000 tonnes sont valorisées et exploitées», ajoute-t-elle. «Près de 16 entreprises activent dans la collecte et l'exportation des huiles usagées, près de 10 entreprises privées activent dans la récupération et la valorisation des pneus usagés et réalisent principalement des tapis de routes et du granulat dont le marché reste très prometteur», soutient-elle pour montrer encore plus la niche que peut représenter cette activité encore vierge. La ministre avoue dans ce sens l'intérêt grandissant de «plusieurs entreprises américaines, françaises et sud-africaines ont manifesté leur grand intérêt pour réaliser des pôles industriels dans le recyclage du matériel informatique». Ce qui montre clairement que le secteur de la valorisation des déchets reste peu développé en Algérie. C'est pour renverser cette tendance que ce salon a été organisé par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) en collaboration avec l'Agence nationale des déchets (And). «Nous voulons par là, faire connaître les équipements et les technologies utilisés dans le domaine de la transformation et du recyclage des déchets, mais surtout promouvoir l'industrie de la récupération et du recyclage des déchets», a-t-elle indiqué. «48 entreprises activant dans la collecte, le tri, le transport, le traitement, la valorisation et le recyclage des déchets sont présentes à cet événement qui a comme invité d'honneur la Corée du Sud», a assuré la ministre avec plein d'espoir. Il faut dire que certaines entreprises présentes à ce petit salon laissent entrevoir un bel avenir à ce secteur prometteur. Même si elles sont encore petites, mais elles sont très ambitieuses à l'instar de Sterylart. Une PME créée dans le cadre de l'Ansej qui recycle les déchets spéciaux dangereux, notamment hospitaliers. «Notre entreprise n'incinère pas ces déchets, mais les broie et les stérilise. Ce qui fait qu'il n' y a pas de fumée qui est dégagée, mais l'eau utilisée reste propre», fait savoir Alloul Taous, la jeune fondatrice de cette entreprise. Il y a aussi la belle initiative faite par le CEI Halfaoui, cabinet indépendant d'expertise et de conseil dans le développement durable, qui a lancé une enquête sur la gestion des déchets industriels. Les résultats préliminaires de cette enquête ouvrent la voie à une vision à long terme pour cette problématique qui menace le pays. Un secteur prometteur donc, qui ne demande qu'à être valorisé... Exploitation du gaz de schiste L'incroyable réponse de la ministre de l'Environnement La question de l'exploitation du gaz de schiste semble mettre mal à l'aise la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables. Fatma Zohra Zerouati s'est fendue dans un discours sans queue ni tête pour répondre à la question des journalistes sur cette question des plus sensibles. Après avoir rappelé les acquis sociaux du pays, qui du reste n'ont rien à voir avec la question, elle a demandé aux journalistes de ne pas traiter ce genre de questions complexes et de se contenter de celles qu'elle qualifie de «consommation grand public». «Il faut laisser cette question aux experts. Je vous assure que le gouvernement est composé d'Algériens qui ne font rien qui fera du mal au pays», a-t-elle conclu non sans accuser les Algériens de nuire tous les jours à leur environnement plus que ne le fera le gaz de schiste...