Le tribunal criminel de Constantine a traité hier sa 115e affaire sur les 145 prévues pour cette session, et prononcé la condamnation de deux coupables accusés d'appartenance à un groupe terroriste (GIA) et de tentatives d'homicide volontaire. L'affaire, qui remonte à 1994, avait déjà été traitée en 1996, et les deux individus âgés de 40 et 43 ans, répondant respectivement aux initiales de S.D. et B.M, y avaient été reconnus coupables et condamnés à trois ans de prison ferme. Selon l'arrêt de renvoi, dont la lecture a été faite par le greffier, les deux individus faisaient partie d'un groupe constitué de 33 personnes, dans lequel étaient impliqués des médecins et des cadres ainsi que les tristement célèbres Bouzitouna et Boulahbal. Les mis en cause travaillaient sous le couvert d'une association à caractère social, à laquelle ils adhéraient, ayant gagné la confiance de ses membres, et qui leur avait confié la gestion des dons. Cependant, l'argent servait les groupes armés du GIA. La lutte antiterroriste menée par les forces publiques a levé le voile sur cette affaire, et a conduit à l'arrestation des 33 personnes en 1996. Seulement, après avoir purgé leur peine, les deux mis en cause, ont fait appel, dans le but de blanchir leur casier judiciaire. Dans son intervention, le représentant du ministère public réclame 4 ans de prison ferme à l'encontre des deux accusés, qui ont tant bien que mal essayé de convaincre la cour de leur innocence. La défense a essayé pour sa part de plaider le doute au bénéfice de leurs clients réclamant leur acquittement. Les délibérations ont abouti à la condamnation des deux coupables à une peine de trois années de prison, confirmant le premier jugement. Une peine, faut-il le rappeler, déjà purgée par les mis en cause pour adhésion à un groupe armé et deux tentatives d'homicide volontaire!